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Ebola: l'OMS lance l'état d'urgence internationale

L'OMS (Office mondial de la santé) a décrété une urgence de santé publique mondiale pour lutter contre le virus Ebola et recommandé une série de mesures spéciales.

08 août 2014, 22:20
Des infirmières libériennes portent leur uniforme anti-contamination.

Le président nigérien Goodluck Jonathan a, lui, déclaré "une urgence nationale" pour son pays. Il a ordonné le déblocage immédiat de 1,9 milliard de nairas (11,67 millions de dollars) pour combattre la maladie, demandé à la population d'éviter tout rassemblement de masse pour éviter la propagation du virus, et ordonné l'arrêt immédiat des transports de cadavres de personnes infectées.

Parmi les mesures, la mise en place de nouveaux centres de mise en quarantaine, le relevé précis des personnes entrées en contact avec les patients infectés et le contrôle aux frontières. Ces décisions sont prises alors qu'un hôpital de Lagos de la compagnie pétrolière nigériane NNPC a fermé ses portes après avoir découvert qu'un de ses patients pouvait avoir été en contact avec le virus, a indiqué une source officielle.

Niveau d'alerte relevé

En Côte d'Ivoire, pays voisin du Liberia et de la Guinée, où l'épidémie a fait des centaines de tués, les autorités ont décrété vendredi un niveau d'alerte "très élevé" face au virus, avec la mise en place de comités de surveillance communautaire.

"Le risque que la maladie se propage chez nous est réel et même extrêmement élevé", a déclaré à l'AFP le Dr Daouda Coulibaly, chef du service de surveillance épidémiologique de l'Institut d'hygiène d'Abidjan.

L'OMS demande l'état d'urgence

Avant la mesure décidée au Nigeria, le comité d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait demandé dans la matinée aux chefs d'Etat des pays affectés de "décréter un état d'urgence", les invitant à "s'adresser personnellement à la nation" pour informer les populations.

L'OMS demande une formation et du matériel médical pour les équipages de vols commerciaux, l'interdiction de voyager pour ceux qui ont été en contact avec les malades et un examen pour les voyageurs rentrant des pays concernés atteints.

Une quarantaine de 31 jours doit être imposée pour les cas suspects, compte tenu d'un temps d'incubation de 21 jours, même si l'OMS me met pas en isolement les quatre pays concernés: Guinée, Libéria, Sierra Leone et Nigeria.

Cette épidémie d'Ebola est "la plus importante et la plus sévère" en quatre décennies, a souligné Margaret Chan, directrice générale de l'OMS. Le virus, identifié pour la première fois en 1976, a fait près de 1000 tués depuis le début de l'année, sur plus de 1700 cas présumés.

Des paroles aux actes

Pour le Dr Bart Janssens, le directeur des opérations de Médecins Sans Frontières (MSF) dont les équipes sont les plus nombreuses sur le terrain, la décision de l'OMS est positive, mais "les déclarations ne sauveront pas des vies". MSF a engagé 66 expatriés et 610 employés locaux dans trois pays, "simplement nous ne pouvons faire plus".

De son côté, Bruxelles a débloqué 8 millions d'euros supplémentaires (9,71 millions de francs suisses) pour contenir l'épidémie. Cette nouvelle aide porte à 11,9 millions d'euros (14,4 millions de francs suisses) l'effort déployé depuis le début de l'année par la Commission européenne pour lutter contre Ebola.

Parallèlement, l'UE va installer "dans les prochains jours" un laboratoire mobile, vraisemblablement en Sierra Leone, pour réaliser des tests de dépistage du virus.

Cas suspects en Europe

Et l'examen des cas suspects continue en Europe. En Grèce, deux hommes de retour du Nigeria et soignés pour des symptômes analogues à ceux d'Ebola se sont finalement révélés porteurs de la malaria, a indiqué vendredi le ministère grec de la Santé. Un autre cas suspect et testé jeudi s'est aussi révélé être porteur de la malaria, selon la même source.

En Espagne, la missionnaire espagnole rapatriée jeudi avec le prêtre atteint du virus Ebola ne semble pas porteuse de ce virus, ont affirmé les autorités sanitaires.

Médicament expérimental

Et l'agence américaine des médicaments (FDA) a partiellement levé des restrictions sur un traitement expérimental de la société canadienne Tekmira. "Cette décision permet d'utiliser potentiellement TKM-Ebola chez des personnes infectées", estime la firme.

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