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Égalité: l’Académie française adopte la féminisation des noms de métiers

Gardienne pointilleuse du bon usage de la langue de Molière, l’Académie française a adopté jeudi un rapport sur la féminisation des noms de métiers, sujet longtemps tabou au sein de l’institution.

28 févr. 2019, 19:42
Cette féminisation relève d'une évolution naturelle de la langue, constamment observée depuis le Moyen Âge, explique le texte adopté par les académiciens (illustration).

L’Académie française a adopté jeudi à "une large majorité" un rapport sur la féminisation des noms de métiers. Les immortels soulignent qu’il n’existe "aucun obstacle de principe" à la féminisation" des noms de métiers et de professions.

«Celle-ci relève d’une évolution naturelle de la langue, constamment observée depuis le Moyen Âge», explique le texte adopté par les académiciens.

Gardienne sourcilleuse du bon usage de la langue française, l’Académie française avait mis jeudi à son ordre du jour l’examen d’un rapport préconisant la féminisation des noms de métiers, sujet longtemps tabou au sein de l’institution fondée au XVIIe siècle par Richelieu.

«S’agissant des noms de métiers, l’Académie considère que toutes les évolutions visant à faire reconnaître dans la langue la place aujourd’hui reconnue aux femmes dans la société peuvent être envisagées», indique le rapport rédigé par une commission présidée par l’historien Gabriel de Broglie, 87 ans, et composée de la romancière et essayiste Danièle Sallenave, du poète d’origine britannique Michael Edwards et de l’écrivaine et biographe Dominique Bona.

Pas de liste

L’Académie française ne compte pas «dresser une liste exhaustive des noms de métiers et de leur féminisation inscrite dans l’usage ou souhaitable» ni «édicter des règles de féminisation des noms de métiers» en arguant que ce serait «une tâche insurmontable». «Il convient de laisser aux pratiques qui assurent la vitalité de la langue le soin de trancher», a indiqué l’Académie qui a retenu dans son rapport des mots jusqu’à présent tabous comme «professeure».

«L’emploi de ces formes en 'eure', qui fait débat, et cristallise certaines oppositions au mouvement naturel de la féminisation de la langue, ne constitue pas une menace pour la structure de la langue ni un enjeu véritable du point de vue de l’euphonie, à condition toutefois que le 'e' muet final ne soit pas prononcé», a tranché l’Académie qui accepte également «auteure», «autrice» et «écrivaine».

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