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Egypte: verdict de Hosni Moubarak reporté au 29 novembre

Le tribunal du Caire devait rendre samedi son verdict dans le procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak pour complicité dans le meurtre de centaines de manifestants durant la révolte de 2011 l'a finalement reporté au 29 novembre.

27 sept. 2014, 11:42
epa04419484 Former Egyptian President Hosni Mubarak on a stretcher is transported from a helicopter to an ambulance car on his way to his trial in Cairo, Egypt, 27 September 2014. An Egyptian court is expected to deliver its verdict in the trial of former president Hosni Mubarak on charges of involvement in the death of protesters during the 2011 uprising that eventually ended his three-decade rule. The Criminal Court is to issue the ruling amid tight security at a makeshift court building in the Police Academy outside Cairo.  EPA/KHALED ELFIQI

Le tribunal qui rejuge Hosni Moubarak a reporté samedi son verdict au 29 novembre. L'ex-président est devant la justice pour complicité dans le meurtre de centaines de manifestants durant la révolte populaire qui l'a chassé du pouvoir début 2011.

L'ex-raïs à la santé fragile à 86 ans, dans un fauteuil roulant et derrière ses habituelles lunettes de soleil, a écouté calmement, dans le box grillagé des accusés, le juge Mahmoud Kamel al-Rachidi expliquer qu'il n'avait pas eu assez de temps pour rédiger les 2000 pages des attendus de son verdict.

M. Moubarak est jugé pour complicité de meurtre avec l'ex-ministre de l'Intérieur Habib al-Adly et six anciens hauts responsables des services de sécurité. Lors d'un premier procès, il avait été condamné en juin 2012 à la prison à perpétuité, mais la sentence avait été annulée pour des raisons techniques et l'affaire rejugée.

Le tribunal, situé au coeur de l'académie de police du Caire, doit également trancher dans le cadre d'un autre dossier, une affaire de corruption, concernant le président déchu et ses deux fils Alaa et Gamal.

Climat très différent

Le jugement sera rendu dans un climat bien différent de celui qui prévalait il y a deux ans. En juin 2012, l'Egypte tenait en effet sa première élection présidentielle démocratique et élisait un président civil et islamiste, Mohamed Morsi, un scrutin qui semblait sonner le glas de l'autocratie.

Aujourd'hui, M. Morsi, renversé par l'armée au bout d'un an après des manifestations monstres contre lui, est emprisonné et encourt la peine de mort. Et l'institution militaire est revenue sur le devant de la scène en la personne de l'ancien chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, élu président fin mai 2014.

"J'ai la conscience tranquille"

Signe que les temps ont changé, le procès Moubarak était relégué samedi dans les pages intérieures de la plupart des journaux égyptiens.

Lors de la dernière audience en août, M. Moubarak a défendu son bilan et s'est targué d'avoir assuré "la plus importante croissance économique de l'histoire" de l'Egypte. "Alors que ma vie approche de son terme (...) j'ai la conscience tranquille, et je suis content d'avoir passé (ma vie) à défendre l'Egypte", a-t-il lancé, assis dans un fauteuil roulant.

La révolution dénigrée

Les victimes de la révolte de 2011 craignent eux que le nouveau climat politique ne contribue pas à ce que justice leur soit rendue. "Il y a maintenant une vague de dénigrement vis-à-vis de la révolution et des jeunes qui l'ont menée", déplore Oussama al-Meghazi.

Gamal Eid, un avocat qui représente les victimes, a affirmé ne pas s'attendre à une peine sévère contre M. Moubarak ou contre les chefs de la police, six d'entre eux ayant été acquittés lors du premier procès. "Je n'ai pas confiance, vu les verdicts précédents (...), les jugements vont dans le sens du climat politique", estime-t-il.

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