La Commission européenne prendra la semaine prochaine de nouvelles mesures exceptionnelles pour soutenir les maraîchers de l'UE, a-t-elle annoncé jeudi. Ces cultivateurs sont touchés par l'embargo russe frappant les produits agroalimentaires occidentaux.
Ces mesures de stabilisation des marchés et d'indemnisations des producteurs devraient concerner concombres, choux-fleurs, poivrons, champignons et certains types de tomates. Ces produits périssables ont été identifiés comme prioritaires lors d'une réunion à Bruxelles des experts agricoles de la Commission européenne et des 28 Etats membres, a précisé une source européenne.
A l'issue de ce premier échange de vues sur l'impact des rétorsions russes, le commissaire européen à l'agriculture, Dacian Ciolos, a indiqué qu'il dévoilera ces nouvelles mesures "dès le début de la semaine prochaine", en ciblant "des fruits et légumes clairement en difficulté".
Pêches et nectarines
La Commission avait déjà décidé lundi d'un tel coup de pouce en faveur du secteur des pêches et nectarines, dont les difficultés dues au mauvais temps venaient d'être aggravées par l'embargo décrété pour un an par Moscou en représailles aux sanctions européennes pour ses atteintes à la souveraineté de l'Ukraine.
Le dispositif peut être financé par le fonds de réserve de plus de 420 millions d'euros (509 millions de francs) dont dispose l'Union européenne (UE) pour faire face à des crises sur les marchés agricoles. Il prévoit d'accroître le volume des produits pouvant être retirés des marchés et d'indemniser les producteurs à hauteur de 50%.
L'embargo coûterait 5,2 milliards
Pour évaluer au mieux l'addition de l'embargo russe, chiffré par de premières estimations à quelque 5,2 milliards d'exportations agricoles, l'UE mettra aussi en place un "mécanisme renforcé de surveillance des marchés", et prévoit un point hebdomadaire avec les Etats membres, a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.
Pour la commission, il s'agit de réagir "étape par étape", sans céder à d'éventuelles surenchères des producteurs et des Etats touchés, au premier rang desquels la Pologne et la Lituanie pour les fruits et légumes, l'Allemagne pour la viande et les Pays-bas pour le fromage.
"Le plan A consiste à trouver des marchés alternatifs" aux débouchés russes, a souligné une source européenne. Mais pour "rassurer les producteurs à travers l'Europe", M. Ciolos a souligné qu'il était prêt "à proposer des mesures européennes élargies si nécessaire". Elles pourraient prendre la forme d'aides au stockage pour les produits non périssables, comme viande ou fromage.