«Il est très important d'établir un organe spécifique pour chercher et localiser les personnes (disparues, ndlr), ou leurs restes dans certains cas», a déclaré Alvaro Garcé Garcia y Santos lors d'une conférence de presse à l'issue de la 5e session du comité, au Palais des Nations à Genève.
«Ce n'est pas un exercice de revanche», a-t-il poursuivi, expliquant que «la vérité est indispensable» pour le présent et le futur de la société espagnole.
Cette demande vient accentuer la pression sur le gouvernement. Le 30 septembre dernier, le groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées avait déjà demandé aux autorités d'enquêter sur le sort des milliers de disparus du franquisme.
Loi d'amnistie de 1977
Mais malgré cette requête et une enquête ouverte par la justice argentine en 2010, l'Espagne invoque sa loi d'amnistie de 1977 pour refuser d'ouvrir ce douloureux dossier.
Ce texte, voté par la quasi-totalité des forces politiques, des communistes aux centristes, pour tenter de mettre un point final à des décennies de divisions souvent sanglantes, couvre «tous les actes politiquement motivés, quelles qu'aient été leurs conséquences», antérieurs à cette date.
«Parfois, le droit peut entrer en contradiction avec la justice», a reconnu M. Garcé. L'avocat uruguayen a rappelé que le comité a pour mission de lutter en faveur de la justice, et qu'à ce titre, les experts onusiens estiment que la loi de 1977, conçue pour pacifier la société espagnole, ne doit pas constituer un obstacle à la justice trente ans plus tard.