Le Mexique a été entendu lundi à Genève par un Comité des Nations unies à propos des disparitions et le massacre possible de 43 étudiants en septembre dernier. Les familles demandent la poursuite de l'enquête.
Le Mexique s'explique jusqu'à mardi devant ce Comité pour la première fois depuis qu'il a signé la Convention contre les disparitions forcées, entrée en vigueur depuis 2010. Des parents des 43 étudiants disparus d'Ayotzinapa sont également présents à Genève, où ils se sont exprimés lundi à huis clos, avec plusieurs ONG, devant les dix experts indépendants qui constituent le comité.
Les autorités judiciaires du Mexique ont maintenant la "certitude" que les 43 étudiants disparus en septembre dans le sud du pays ont été tués par un groupe criminel. Les tests ADN n'ont pour l'instant abouti à l'identification que d'un seul d'entre eux.
Les parents estiment au contraire que 42 étudiants sont encore en vie. Ils soupçonnent le parquet de vouloir clore le dossier.
"Notre gouvernement nous a trompés (...), nous n'avons pas confiance, une bonne réponse serait qu'il dise 'nous avons les enfants'", a déclaré devant la presse Bernabe Abraham, le père de l'un des étudiants, à la sortie de l'audition. Les participants ont demandé par écrit que le Mexique poursuive l'enquête sur cette affaire.
Rendre des comptes
"Notre présence aujourd'hui devant vous résulte de l'obligation de rendre des comptes quant à la mise en oeuvre de la Convention", a déclaré, au nom du gouvernement, Juan Manuel Gómez Robledo, sous-secrétaire aux Affaires multilatérales et aux droits de l'homme au ministère mexicain des Affaires étrangères.
"Face aux assertions selon lesquelles l'enquête est close, nous devrons dire que l'enquête n'est pas terminée. Face aux assertions selon lesquelles les autorités les ont déjà déclarés morts, nous devrons répéter que du point de vue de la vérité juridique, ils restent des disparus, et que seul le juge aura à décider", avait-il souligné avant de partir pour Genève.
Human Rights Watch et Amnesty International ont émis des doutes face à la "certitude" affichée par les autorités mexicaines que les 43 étudiants ont été tués par des narcotrafiquants.