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Film sur Ben Laden: Pas de torture durant les interrogatoires, selon un ex-responsable

Les techniques d'interrogatoires utilisées sur certains détenus pour localiser Oussama ben Laden n'étaient pas des actes de torture, a affirmé dimanche l'ancien responsable de ce programme de la CIA. Elles ne ressemblent en rien aux scènes du film sur la traque du chef d'Al-Qaïda, a-t-il ajouté.

06 janv. 2013, 19:00
Image du film "Zero Dark Thirty", qui met en scène la capture de Oussama Ben Laden.

«Personne n'a été ensanglanté ou frappé pendant le programme de techniques d'interrogatoire renforcées que j'ai supervisé de 2002 à 2007», écrit José Rodriguez, dans une chronique du «Washington Post» titrée: «Désolé, Hollywood, ce que nous avons fait n'était pas de la torture».

L'ancien responsable de la CIA a tenu à intervenir dans la controverse qui agite le renseignement américain sur le film «Zero Dark Thirty», qui sort sur la plupart des écrans aux Etats-Unis, le 11 janvier.

Le long métrage, bien placé dans la course aux Oscars, s'ouvre sur une scène de torture de détenus, qui finissent par livrer des informations essentielles à la localisation de Ben Laden dans son bunker pakistanais.

«Personne n'a été pendu au plafond. Les réalisateurs du film ont emprunté les scènes des colliers pour chiens aux abus commis par le personnel militaire à (la prison) d'Abou Ghraib en Irak. Rien de tel n'a jamais été commis dans les 'prisons dites secrètes' de la CIA», écrit M. Rodriguez.

Autorisation de Washington

«Pour donner la moindre claque sur le visage d'un détenu, les responsables de la CIA devaient recevoir une autorisation écrite de Washington», dit-il.

«Les détenus avaient la possibilité de coopérer. S'ils étaient récalcitrants et qu'on avait des raisons de croire qu'ils détenaient des informations cruciales, ils étaient soumis - avec l'accord de Washington - à certaines techniques renforcées, comme être attrapé par le col, privé de sommeil, ou en de rares occasions, soumis à une simulation de noyade».

M. Rodriguez admet que trois des «pires terroristes de la planète», actuellement détenus à Guantanamo, ont ainsi subi une simulation de noyade pour les «inciter à coopérer», en utilisant des «petites bouteilles d'eau et non un seau» comme on le voit dans le film.

Messages interceptés

Convaincus que la torture n'a pas permis d'obtenir des renseignements cruciaux sur la localisation de Ben Laden au Pakistan, des sénateurs américains ont sommé la CIA de s'expliquer sur les informations données à la réalisatrice du film.

«Je n'ai rien vu dans 'Zero Dark Thirty' qui soit classifié», ajoute M. Rodriguez. Il précise qu'en réalité le nom du messager de Ben Laden - par qui Ben Laden avait été découvert et tué dans un raid en mai 2011 - était apparu en 2004 lors de l'interrogatoire renforcé d'un détenu mais que c'est en interceptant des messages de Khaled Cheikh Mohammed, cerveau du 11-Septembre, que le renseignement a su qu'il s'agissait d'un personnage clé.

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