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Florence Cassez accueillie en héroïne à Paris

La Française Florence Cassez est arrivée à Paris jeudi à 13h40, après sept ans de bataille judiciaire. Elle a donné une conférence de presse et a remercié la France pour son soutien.

24 janv. 2013, 18:15
Florence Cassez lors de la conférence de presse donnée à l'aéroport de Roissy Roissy le 24 Janvier 2013.

La Française Florence Cassez a été accueillie jeudi à Paris en héroïne par les médias et les politiques. Elle a été libérée mercredi après sept ans de prison, la Cour suprême du Mexique ayant annulé sa condamnation pour des enlèvements qu'elle a toujours niés.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a accueilli personnellement Florence Cassez, sortie la veille de la prison pour femmes de Tepepan (Mexico), à sa descente d'avion. Il a salué son "courage" face à l'"injustice".
 
"Libre, je l'ai toujours été dans ma tête", a lancé la Française de 38 ans qui avait fait le voyage avec son père et son avocat Frank Berton et qu'attendaient entre autres sa mère et son frère à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle.
 
Elle a estimé avoir été "innocentée" par la Cour suprême du Mexique, dont trois juges sur cinq ont approuvé son relâchement en raison de la violation de ses droits fondamentaux, mais sans se prononcer explicitement sur le fait de savoir si elle était innocente.
 
"Vrais coupables"
 
"J'ai souffert en tant que victime pendant plus de sept ans et je pense que la base est là, mettre les vrais coupables en prison, c'est aider les victimes d'enlèvements", a affirmé Florence Cassez, ajoutant: "C'est une grande victoire aussi pour les Mexicains, dans le sens où justice a été rendue".
 
A la question de savoir ce qu'elle souhaitait faire désormais, elle a répondu: "Profitez des miens, vivre."
 
Au Mexique, où des milliers d'affaires d'enlèvement restent impunies, la décision de la Cour suprême a été dénoncée par les proches des victimes.
 
Sarkozy oublié par Hollande
 
En France au contraire, le chef de l'Etat François Hollande qui doit la recevoir vendredi à l'Elysée a salué la décision de la Cour suprême et remercié dans un communiqué "tous ceux qui, au Mexique comme dans notre pays, se sont engagés pour que la vérité et la justice prévalent".
 
Au grand dam de responsables de la droite, il n'a pas cité le nom de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui s'était aussi démené pour la jeune Française et en avait fait une cause nationale, au même titre que la libération d'Ingrid Bétancourt.
 
L'affaire avait même provoqué en 2011 une crise diplomatique ayant entraîné l'annulation par Mexico de l'année du Mexique au France, après la décision de M. Sarkozy de dédier cet événement à la jeune femme. Pour calmer le jeu, François Hollande avait quant à lui dit faire "toute confiance à l'indépendance de la justice mexicaine".
 
Nicolas Sarkozy "m'a sauvé la vie", a assuré Florence Cassez. "Je suis passée par des moments où je n'avais plus le courage de me battre", a-t-elle ajouté.
 
Fiancé mexicain
 
Florence Cassez avait été arrêtée le 8 décembre 2005 en compagnie de son fiancé mexicain, soupçonné de diriger un groupe accusé d'une dizaine d'enlèvements et d'un meurtre.
 
Le lendemain, un montage télévisé organisé par la police avait fait croire à son arrestation en direct et fait d'elle, aux yeux des téléspectateurs mexicains, "Florence la diabolique", membre d'une bande criminelle spécialisée dans des enlèvements qui sont un véritable fléau au Mexique.
 
L'idée reste depuis ancrée dans l'opinion mexicaine, même si une partie de la presse a changé de bord ces derniers mois et soutenu l'idée de sa libération au fur et à mesure que les révélations s'accumulaient sur les zones d'ombre de ce dossier.
 
Centaines de détenus
 
Très rapidement, son comité de soutien et son avocat avaient réussi à sensibiliser médias et politiques au plus haut niveau, choqués par la lourdeur de sa condamnation en 2009 à 60 ans de prison pour enlèvements et délinquance organisée, dans un dossier comprenant de nombreuses irrégularités.
 
Son sort avait très rapidement déclenché une forte mobilisation contrastant avec l'indifférence entourant parfois le sort d'autres Français détenus à l'étranger qui sont aujourd'hui plus de 2200, dont sept condamnés à mort.
 

 

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