Fonte de glace massive au Groenland en été 2012

Environ 97% de la glace formée à la surface de l'inlandsis du Groenland a fondu en juillet 2012.

04 avr. 2013, 18:50
This Monday, July 16, 2012 satellite image provided by NASA shows calving, crescent-shaped crack at center, on the Petermann Glacier in northwestern Greenland. An iceberg twice the size of Manhattan tore off one of Greenland's largest glaciers. Scientists had been watching the 15-mile long crack in the floating ice shelf of the northerly Petermann Glacier for several years. On Monday NASA satellites showed it had broken completely, forming a 46 square mile iceberg. Petermann spawned an iceberg twice that size in 2010. (AP Photo/NASA)

Une fine couche persistante de nuages bas sur le Groenland a provoqué l'été dernier un dégel sans précédent de la glace recouvrant l'inlandsis. Une configuration météorologique particulière a contribué à piéger le rayonnement infrarouge près du sol.

Le phénomène observé par une équipe internationale de chercheurs, à laquelle participaient des scientifiques suisses, a fait cette semaine l'objet d'une publication dans la revue "Nature". Environ 97% de la glace formée à la surface de l'inlandsis a fondu en juillet 2012.

Selon les chercheurs, la compréhension du phénomène exceptionnel de l'été dernier sera déterminante pour saisir l'évolution des masses de glace dans la zone arctique. Le dégel a été provoqué par un afflux d'air anormalement chaud en provenance d'Amérique du Nord, mais celui-ci n'a été qu'un des facteurs en cause.

Equilibre complexe

Une couche nuageuse plus épaisse aurait fait écran au rayonnement solaire et n'aurait pas pu réchauffer la surface de la glace, affirment les chercheurs. Et une couche plus fine n'aurait jamais pu piéger autant de rayonnement infrarouge au sol et n'aurait pas entraîné de phénomène de dégel.

L'équilibre entre le processus de renvoi par les nuages du rayonnement solaire vers l'espace et le processus de filtration du rayonnement en direction du sol est complexe. Selon les chercheurs, il dépend de facteurs tels que la vitesse du vent, les turbulences, l'humidité et la teneur des nuages en eau liquide.

Améliorer les modèles climatiques

En terme de masse de glace, l'inlandsis du Groenland figure en deuxième position après l'Antarctique. Son dégel contribuerait à l'élévation du niveau de la mer avec des conséquences pour l'environnement. Selon les chercheurs, mieux comprendre les nuages représente un moyen d'améliorer les modèles climatiques.