En France, l'orthographe de 2'400 mots va changer dès la prochaine rentrée scolaire. Une révolution? Non, une réforme, imaginée à la fin des années 80 et votée en 1990 (!) par l'Académie française et qui n'entre officiellement en vigueur que 26 ans plus tard. Il a fallu attendre 2012 pour que le dictionnaire Larousse l'intègre.
Selon TF1, les enseignants ne pourront donc plus sortir leur gros feutre rouge quand un élève écrit "nénufar", "ognon" ou "disparaitre". D'une manière générale, les accents circonflexes sont une espèce vouée à la disparition. Tout comme certains traits d'union. Les pluriels des noms composés vont aussi être modifiés.
D'autres difficultés orthographiques, indispensables à la bonne compréhension des mots, sont conservées, comme pour différencier "du" et "dû" ou "mur" et "mûr".
Les manuels scolaires devront donc être adaptés en conséquence et les professeurs devront oublier certains réflexes.
Quelques exemples:
Oignon : ognon
Nénuphar : nénufar
S'entraîner : s'entrainer
Maîtresse : maitresse
Coût : cout
Paraître : paraitre
Week-end : weekend
Mille-pattes : millepattes
Porte-monnaie : portemonnaie
Des après-midi : des après-midis
Mais ces changements ne sont pas du goût de tout le monde. Sur BFMTV, un enseignant regrette que l'on mette en place ces mesures pour faire face aux difficultés que rencontrent les enfants à apprendre les règles orthographiques. En France seuls 45% de la population les maîtrisent: "Est-ce qu’on supprime les dates de l’Histoire de France, sous prétexte que ce n’est pas facile à retenir? Non. Il est plus simple plutôt que de soigner le malade de casser le thermomètre et là en l’occurrence on casse le thermomètre plutôt que de soigner les difficultés en orthographe que connaissent les élèves d’aujourd’hui."
Le Figaro rappelle que, depuis 1990, dans les examens, les deux orthographes sont tolérées. Mais l'obligation pour les instituteurs d'enseigner la nouvelle méthode ne date que de novembre 2015.
Mais la résistance ne baisse pas les bras. Sur Twitter, on voit déjà apparaître le hashtag #JeSuisCirconflexe.
Florence Parisot, ancienne patronne des patrons français:
Fêlure à l'âme #JeSuisCirconflexe
— Laurence Parisot (@LaurenceParisot) 4 Février 2016
Eric Anceau, professeur d'histoire à la Sorbonne:
Parce que nous avons tous l'âme de résistants, nous disons #JeSuisCirconflexe pic.twitter.com/4JiFjkNTHZ
— Eric Anceau (@Anceau1) 3 Février 2016
Toutes les nouvelles règles en bref, c'est par ici.