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France: grêle et grève au festival d'Avignon

C'est sous un véritable avis de tempête que débute ce vendredi le festival français.

04 juil. 2014, 18:41
Part-time and temporary arts workers, striking artists and theater personnel, known as 'intermittents', applaud, during a general assembly, in Avignon, France,  Friday, July 4, 2014. Organizers of one of Europe?s premier theater festivals are cancelling some shows amid a protest movement by cultural workers over changes to their off-season unemployment benefits. The director of the Festival d?Avignon, Olivier Py, told journalists in Avignon that two plays scheduled for Friday?s opening night have been called off. The CGT union announced a strike, but it?s unclear how many workers will take part. Banner reads :"That we defend, we defend for all". (AP Photo/Claude Paris)

Grêle et grève au programme: Avignon, le plus prestigieux des festivals français, débute vendredi sous de mauvais auspices. Ses deux spectacles d'ouverture ont été annulés pour cause de grève en soutien aux intermittents du spectacle et de violents orages.

En revanche, les quatre spectacles programmés samedi restent pour l'instant à l'affiche, a dit à la presse Olivier Py, directeur du festival. "A ce jour, je peux vous dire que nous jouerons demain (samedi), je n'ai pas eu connaissance d'un préavis".

En assemblée générale jeudi soir, une majorité de salariés du festival ont voté en faveur de la grève ce vendredi, à l'appel de la CGT Spectacle, fer de lance de la protestation contre la nouvelle convention d'assurance-chômage durcissant les conditions d'indemnisation des intermittents.

Un vote des équipes travaillant sur les deux spectacles d'ouverture vendredi matin a confirmé cette décision. Par conséquent, "Le Prince de Hombourg", pièce mythique créée à Avignon par son fondateur Jean Vilar en 1951 avec Gérard Philipe, et "Coup fatal", un ballet d'Alain Platel avec des musiciens congolais, ne pourront être présentés.

Fléchissement des ventes

Olivier Py a précisé que le coût de ces annulations était de l'ordre de 29'000 euros, uniquement en billetterie.

Les spectateurs peuvent se faire rembourser, ou choisir une autre date, les spectacles n'étant pas complets, du fait du "léger fléchissement" des ventes sur fond de menace de grève, a-t-il précisé. "Le Prince de Hombourg" sera joué huit fois, du 5 au 13 juillet. Mais aucune représentation supplémentaire ne peut être organisée.

En accord avec les salariés, France 2 pourra tout de même diffuser la pièce qu'elle a enregistrée lors de la répétition générale jeudi soir, selon Olivier Py. En revanche, les orages qui commençaient de s'abattre vendredi après-midi pourraient compromettre les retransmissions prévues sur écran géant à Marseille, Avignon et Paris.

Pas de calendrier

"Je respecte absolument le droit de grève, le combat des intermittents doit rester dans un cadre légal, même si pour le directeur du festival c'est difficile (...)", a déclaré le metteur en scène, dont c'est le premier Festival d'Avignon en tant que directeur.

Le collectif des salariés du festival a tenu une conférence de presse au coeur d'Avignon, pour préciser sa position: la grève votée pour vendredi ne concerne que cette journée. Pour la suite, "aucun calendrier n'est prévu".

"L'engagement pris par le collectif est de mener des actions, pas de faire grève pendant tout le festival", a insisté un membre du collectif. En revanche, les membres du gouvernement sont déclarés "persona non grata": "les spectacles n'auront pas lieu en leur présence".

Incertitude à Aix-en-Provence

Quelque 800 personnes selon la CGT Spectacle (330 selon la police) ont manifesté devant la préfecture d'Avignon dans l'après-midi, où une délégation a été reçue par le préfet.

La marche silencieuse programmée par le "Off", le plus grand rassemblement de compagnies théâtrales en France, a été annulée à cause du mauvais temps, mais un lâcher de 4500 ballons multicolores a bien eu lieu.

Au Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence, l'incertitude règne pour la première de "Il Turco in Italia" de Rossini, dans la cour de l'Archevêché vendredi soir.

Conventions dénoncées

Les intermittents (artistes et techniciens exerçant leur activité en alternant périodes d'emploi et de chômage) dénoncent leur nouvelle convention d'assurance-chômage qui durcit les conditions d'indemnisation des périodes d'inactivité, dans un secteur où l'emploi précaire est la règle.

La mobilisation de vendredi vise à maintenir la pression alors qu'à Paris, une concertation mise en place par le gouvernement pour une "refonte" du statut a débuté.

La journée de grève de vendredi à l'appel de la CGT a été diversement suivie en France. Des actions de sensibilisation ont lieu à Lille devant le Théâtre du Nord ou à Arras au Main Square Festival.

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