France: Jean-Marie Le Pen devra bien payer une amende pour contestation de crime contre l'Humanité

En avril 2015, il avait qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Jean-Marie Le Pen devra bel et bien payer pour ces propos, qui lui avaient valu d'être exclu du Front national par sa fille Marine. Son amende de 30'000 euros a été confirmé mercredi en appel.

01 mars 2017, 15:38
Le président d'honneur du Front national (FN) a aussi été condamné à payer des dommages et intérêts à plusieurs associations.

Jean-Marie Le Pen a vu son amende de 30'000 euros (environ 32'000 francs) confirmée mercredi en appel pour avoir de nouveau qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, en avril 2015. L'ancien dirigeant de l'extrême droite française a été reconnu coupable de contestation de crime contre l'Humanité.

Le président d'honneur du Front national (FN) a aussi été condamné à payer des dommages et intérêts à plusieurs associations. Et la cour d'appel a ordonné que sa condamnation soit publiée dans trois quotidiens nationaux. "Monsieur Le Pen forme un pourvoi en cassation", a indiqué à Reuters son avocat, Me François Wagner, sans autre commentaire.

M. Le Pen avait déjà été condamné à deux reprises par la justice française pour ces propos, tenus pour la première fois en 1987. Ces déclarations lui ont également valu en 2015 d'être exclu par sa fille Marine du parti qu'il a cofondé.

 

 

Pas de regret

Le 2 avril 2015, à un journaliste qui lui demandait s'il regrettait d'avoir qualifié les chambres à gaz de "détail", Jean-Marie Le Pen avait répondu: "Pas du tout. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre, à moins d'admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz".

Le journaliste l'avait alors relancé, demandant si "des millions de morts" pouvaient être qualifiés de "point de détail". "C'est pas un million de morts, c'est les chambres à gaz", "moi je parle de choses précises. Je n'ai pas parlé de nombre de morts. J'ai parlé d'un système. J'ai dit que c'était un détail de l'histoire de la guerre", avait insisté l'ancien leader frontiste.

Lors de l'audience, le 15 décembre dernier, l'avocate générale avait requis la confirmation de la peine prononcée en première instance et étrillé la "persistance" de Jean-Marie Le Pen à tenir ces propos, son "discours haineux". Son avocat avait quant à lui invoqué une "dénaturation" des propos de son client.