France: le couple de retraités aux 271 Picasso devant la justice

Un couple de retraités installé dans le sud de la France a conservé dans son garage 271 oeuvres de Picasso pendant 37 ans. Des cadeaux en échange de travaux, explique l'ancien électricien. Le couple est accusé de recel par les héritiers du peintre. Il va comparaître en justice dès mardi.

09 févr. 2015, 09:59
Der pensionierte Elektriker Pierre Le Guennec posiert am Dienstag (30.11.10) in Mouans-Sartoux (Frankreich) vor seiner Garage, in der in dieser Woche 271 Zeichnungen von Pablo Picasso (1881 - 1973) gefunden wurden. Vierzig Jahre lang haben hier 271 wertvolle Zeichnungen von Pablo Picasso in einem Pappkarton zwischen Gartenschlauch und Spaten gelagert. Das Ehepaar Le Guennec im suedfranzoesischen Mouans-Sartoux hat mit seinem versteckten Bilderschatz die Kunstwelt in Aufregung versetzt. Erst in dieser Woche wurde bekannt, dass die beiden Rentner bisher unbekannte Werke von Picasso in ihrer Garage aufbewahrten. Einer der groessten Kunstfunde aller Zeiten soll einen Wert von mindestens 60 Millionen Euro haben. Inzwischen haben die Erben von Picasso die Werke konfiszieren lassen, sie lagern in einem Tresor in Paris. (zu dapd-Text) Foto: Annika Joeres/dapd

Deux modestes retraités, un ancien électricien et son épouse, vont comparaître en justice dès mardi à Grasse, dans le sud de la France. Le couple a conservé 271 oeuvres de Picasso pendant 37 ans. Il est accusé de recel par les héritiers du maître.

Pierre Le Guennec et son épouse Danielle devront expliquer comment ils ont obtenu tant d'oeuvres, lesquelles étaient entreposées dans le garage de leur maison. Face à eux, Claude Picasso, fils de l'illustre artiste, six autres héritiers ainsi que quatre muses du créateur espagnol.

Les époux Le Guennec ont été inculpés en mai 2011 pour "recel de biens provenant d'un vol". Dans une telle affaire, les avocats des héritiers n'ont pas besoin de désigner un voleur mais devront démontrer par un faisceau d'indices que le couple "connaissait l'origine frauduleuse des oeuvres", explique une magistrate.

L'ancien électricien affirme que les oeuvres lui ont été données par Picasso et son épouse Jacqueline, lorsqu'il effectuait des travaux dans son mas de Mougins, près de Grasse. Il s'agissait de la dernière demeure de l'artiste, décédé en 1973.

"Je n'y connaissais rien..."

"Il m'invitait souvent à prendre un gâteau, un café, on parlait de tout et de rien avec le maître", avait raconté M. Le Guennec en 2010. "Un soir que je quittais mon travail, Madame m'a tendu un petit paquet en disant: c'est pour vous".

"Quand je suis revenu à la maison, j'ai vu des esquisses, des dessins au crayon, je n'y connaissais rien... Si Madame m'avait donné une peinture, là oui ça m'aurait fait drôle !", a-t-il expliqué.

Le cadeau secret, rangé au garage, avait fait sensation lorsque M. Le Guennec l'avait présenté en 2010 auprès de la Picasso Administration à Paris pour obtenir des certificats d'authentification. Les héritiers avaient alors porté plainte.

Oeuvres non signées

"Ils ne se souviennent de rien, s'ils ont reçu ce don en 1970, 1971, 1972...", souligne Jean-Jacques Neuer, avocat de Claude Picasso. "Si on vous donne 271 Picasso, vous vous en souvenez!" Les oeuvres s'échelonnent entre 1900 et 1932. "Il faudrait imaginer que Picasso les a gardées pendant 70 ans et a une volonté tout à coup de les donner", note-t-il.

Elles ne sont pas signées. Or, "Picasso signait au dernier moment, pour les donner ou les vendre", rappelle cet administrateur de la succession de l'artiste. L'ancien électricien dispose seulement d'une brochure d'exposition dédicacée en 1971. "Cela montre leur niveau de proximité!", assène Me Neuer.