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France: les écologistes absents du gouvernement Valls

le nouveau Premier ministre Manuel Valls, qui devrait dévoiler la composition de son gouvernement mercredi, ne pourra pas compter sur les écologistes.

02 avr. 2014, 10:00
Un début de mandat tendu pour le nouveau Premier ministre français.

Le gouvernement du nouveau Premier ministre français Manuel Valls devait être dévoilé mercredi. Les écologistes ont décidé de ne pas y participer, alors qu'une fronde a gagné des proches du président François Hollande.

Manuel Valls est arrivé peu après 08H00 à l'Elysée pour s'entretenir avec François Hollande du nouveau gouvernement que le président veut "de combat" et resserré pour "ouvrir une nouvelle étape".

Compte tenu d'un sommet Union européenne-Afrique, l'annonce du gouvernement devait avoir lieu avant le départ du président, à 10H30 GMT, pour Bruxelles, ou à son retour en fin de journée.

"Redonner de la force"

"Ce sera une équipe resserrée", avait annoncé le chef de l'État lundi soir, pour "redonner de la force" à l'économie, garantir la "justice sociale" et assurer "le rassemblement" des Français, après des élections municipales marquées par une victoire de la droite, une forte poussée de l'extrême droite et la déroute des socialistes.

Comme à chaque remaniement, les rumeurs sont allées bon train sur les personnalités en vue pour les postes-clés du nouveau gouvernement.

Laurent Fabius (Affaires étrangères) et Jean-Yves Le Drian (Défense) étaient donnés comme reconduits. Pour le ministère des Finances, c'était l'inconnue, si ce n'est que l'Économie et le Budget seraient clairement séparés.

Taubira à la Culture?

Christiane Taubira, ministre de la Justice sortante, devrait quant à elle faire les frais de nombreux différends avec Manuel Valls et pourrait éventuellement obtenir le portefeuille de la Culture.

Le retour au gouvernement de Ségolène Royal, ex-compagne et mère des quatre enfants du président, candidate à la présidentielle de 2007, semblait très vraisemblable. Elle pourrait hériter de la Justice ou d'un grand ministère regroupant Écologie, Transports et Logement, après avoir été pressentie pour l'Éducation.

Aile droite du parti socialiste

Mais, dès mardi soir, le nouveau Premier ministre faisait face à une double fronde, avec la décision d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de ne pas entrer au gouvernement et le mécontentement exprimé par des proches du président réunis dans la soirée face à son choix pour diriger le gouvernement d'un homme classé dans l'aile droite du parti socialiste.

Manuel Valls avait pourtant offert à EELV un grand ministère de l'Ecologie, de l'énergie et des transports, pris des engagements sur la transition énergétique et la décentralisation et promis une méthode de gouvernement les associant "au processus de décision".

Au terme de longues discussions internes, EELV a décidé de ne pas participer à un gouvernement dirigé par Manuel Valls, considérant qu'il n'était "pas une réponse adéquate aux problèmes des Français". Mais cette décision d'EELV n'a pas fait l'unanimité au sein même des responsables écologistes, notamment parlementaires.

"Une connerie" pour Cohn-Bendit

Le co-président du groupe des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn Bendit, a estimé pour sa part que les dirigeants d'EELV faisaient "une connerie" en refusant les propositions du Premier ministre.

Parallèlement, Manuel Valls devait faire face à une autre fronde: celle des amis du chef de l'Etat. Des proches de François Hollande se sont en effet réunis mardi soir et ont exprimé leur mécontentement sur le remaniement en cours.

Parmi eux, les ministres du gouvernement sortant de Jean-Marc Ayrault, Stéphane Le Foll (Agriculture), Thierry Repentin (Affaires européennes), Frédéric Cuvillier (Transports), ainsi que les présidents des sénateurs socialistes, François Rebsamen, et des députés, Bruno Le Roux.

Leur message: "Rappeler au Premier ministre qu'il y a des amis de François Hollande au gouvernement", a rapporté l'un d'eux. François Hollande "nous a lâchés", "il ne nous répond plus", a dit un autre.

Après la formation de son gouvernement, le nouveau Premier ministre devra en avril convaincre les écologistes de voter la confiance au gouvernement sur le "pacte de responsabilité" - un accord avec les entreprises basé sur une baisse des charges en échange d'embauches -, alors que plusieurs de leurs dirigeants l'ont déclaré "invotable".

Les socialistes ne disposent que d'une courte majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Autre souci pour Manuel Valls, parvenir à amener à lui la gauche du parti socialiste, très critique à son endroit.

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