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France: trente ans de réclusion requis pour le meurtre du jeune Valentin

Pourtant diagnostiqué schizophrène, le meurtrier du petit Valentin, 11 ans, tué en 2008 de 44 coups de couteau, risque une peine de 30 ans d'emprisonnement. C'est ce qu'a requis l'avocat général de la cour d'assises d'appel du Rhône en France.

21 nov. 2013, 19:51
epa01430293 Inhabitants of Porcieu-Amblagnieu, France, 03 August 2008, some of them carrying the victim's portraits, march in silence through the town to protest the killing of Valentin, an 11-year-old boy stabbed to death on 29 July in the French town of Lagnieu. The 'white march' was staged in  the victim's home town. A French prosecutor issued a detention order for Stephane Moitoiret and his companion Noella Hego, suspected of the murder of Valentin after ADN tests were performed.  EPA/JEAN FRANCOIS SOUCHET FRANCE OUT, BELGIUM OUT

Une peine de 30 ans d'emprisonnement avec rétention de sûreté des deux tiers a été requise jeudi pour le meurtre en 2008 de Valentin, 11 ans, tué de 44 coups de couteau par un Français de 44 ans. Ce dernier avait pourtant été diagnostiqué schizophrène.

L'avocat général de la cour d'assises d'appel du Rhône a également requis entre 16 et 18 ans de réclusion pour sa compagne. En première instance, en 2011, la cour d'assises de Bourg-en-Bresse (Ain) les avait respectivement condamnés à la perpétuité et à 18 ans de réclusion.

"Je vous demande de confirmer la peine des jurés de l'Ain pour que cette famille retrouve enfin une certaine paix", a demandé Jean-Paul Gandolière aux jurés. Il a défendu la thèse de la simple "altération", et non de l'abolition du discernement de Stéphane Moitoiret, entraînant sa responsabilité pénale et donc la possibilité de sa condamnation.

L'avocat général a expliqué que le choix de l'abolition du discernement conduirait l'accusé dans un hôpital-prison "où il serait soigné en vue d'une resocialisation", ouvrant la porte à une éventuelle remise en liberté. "La seule garantie de durée, c'est l'incarcération", a-t-il dit, estimant que le meurtrier, 44 ans, avait une part de conscience la nuit du drame puisqu'il avait lavé son couteau.

"Sa majesté"

Jean-Paul Gandolière penche également pour la complicité de la compagne de route pendant vingt ans, qui l'aurait poussé au crime. Celle qui dominait le couple, se faisant appeler "sa majesté" par son compagnon et les rencontres de passage, "est complice car elle sait qu'il peut tuer".

La responsabilité pénale des malades psychiatriques est l'enjeu central de ce procès au cours duquel neuf experts psychiatres se sont succédé à la barre. Un collège d'experts a signé un rapport se prononçant pour "l'altération" du discernement de Stéphane Moitoiret, alors que d'autres psychiatres ont apporté un autre avis.

"Geste d'un malade"

"On fait ici le procès de la folie", a résumé le docteur Paul Bensussan. "On est en présence d'un couple de deux grands malades mentaux et d'un parfait crime de schizophrène". Pour cet expert, le tueur a agi sous le coup "d'une fulgurance, d'une pulsion imprévisible qui n'a duré que quelques secondes".

Il a assuré que personne ne prendrait la responsabilité de le faire sortir de l'hôpital-prison. Le docteur Daniel Zagury est allé dans son sens. "Nous sommes en face d'une vérité aveuglante: c'est le geste d'un malade, et seule la maladie peut l'expliquer".

La plupart des experts considèrent par ailleurs que la compagne n'a pas influencé le geste de son compagnon et ne peut donc à ce titre être considérée comme complice.

Le verdict doit être rendu vendredi soir.

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