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François Fillon fait un appel du pied au Front national

François Fillon a provoqué samedi l'émoi dans son propre camp avec un appel du pied aux électeurs du Front national (FN).

14 sept. 2013, 18:18
L'ancien Premier ministre François Fillon (photo) est opposé à Jean-François Coppé dans la lutte à la présidence de l'UMP.

Samedi, François Fillon a provoqué l'émoi dans son propre camp à droite avec un appel du pied aux électeurs du Front national (FN). Certains élus ont estimé que l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait franchi une "ligne rouge".

Vendredi à Nice, l'ancien chef du gouvernement, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2017, a rejeté pour la première fois la stratégie officielle de l'UMP: ne voter ni pour le Parti socialiste, ni pour le FN, en cas de duel au second tour d'une élection.

Aux élections municipales de mars, "j'affirme que les électeurs sont bien placés pour juger, évaluer, choisir le plus compétent des candidats, et repousser par eux-mêmes et en conscience ceux qui sont sectaires...", a lancé M. Fillon, réitérant des propos qu'il avait déjà prononcés dimanche.

Le leader de "Force républicaine" était jugé jusqu'ici plus modéré que ses rivaux à l'UMP, le président du parti Jean-François Copé et M. Sarkozy. L'UMP refuse toute alliance avec le parti d'extrême-droite, employant l'image du "cordon sanitaire".

"Pacte fondateur" remis en cause

"Alerte rouge" s'est alarmé sur Twitter un autre ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. "Le vote FN est une ligne de fracture pour l'UMP. C'est notre pacte fondateur qui est en cause", a-t-il écrit.

"C'est un vrai séisme pour la politique française", a renchéri le centriste Hervé Morin. "Cela prouve que la décomposition de l'UMP n'est pas encore terminée", a dit l'ancien ministre de la Défense, appelant les leaders de l'UMP à ramener M. Fillon "à la raison".

"La majorité, il va la construire avec qui ? Avec le Front national", a-t-il ajouté, estimant qu'"avec un tel discours, la droite va être dans l'opposition pendant 20 ans".

A gauche, le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, s'est insurgé contre des déclarations "scandaleuses". "C"est tout simplement indigne et infamant", a-t-il dit sur BFM TV. "C'est le problème des personnes dont on dit qu'elles sont irrésolues et mollassonnes, elles écoutent souvent des mauvais conseillers".

"Tête à queue"

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a de son côté ironisé sur ce revirement de M. Fillon. "Je l'ai entendu pendant de nombreuses années tenir un discours radicalement différent. Il fait de la course automobile, on appelle ça un tête à queue", a-t-elle déclaré.

"Il a vu que 75% des sympathisants de l'UMP étaient pour une normalisation des relations avec le Front National. Et donc il suit ses électeurs", a-t-elle ajouté.

Selon un sondage publié samedi, 49% des sympathisants UMP souhaitent que leur parti passe des accords électoraux avec le FN aux élections locales, soit 2% de plus qu'en mai. Les sympathisants du FN sont quant à eux favorables à 72% à ce type d'accords lors d'élections municipales, cantonales et régionales, une tendance stable depuis mai.

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