L'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) a été interrogé depuis mardi matin par des enquêteurs de la police judiciaire et de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) dans cette enquête ayant mis au jour des rencontres avec des prostituées organisées en 2010 et 2011 par deux amis entrepreneurs et un policier, à Paris et Washington.
Même s'il n'a pas été présenté dans l'immédiat aux trois juges d'instruction chargés de l'affaire, il est susceptible d'être convoqué ultérieurement par ces magistrats qui pourront le mettre en examen, dit-on de source proche du dossier.
DSK «satisfait»
Il est parti en voiture sans faire de commentaires. Son avocate Frédérique Beaulieu a expliqué aux journalistes qu'il avait répondu à toutes les questions.
«Il est parfaitement satisfait d'avoir été entendu dans des conditions qui ont été d'une grande sérénité. Il a répondu à l'ensemble des questions (... ) Qu'il ressorte libre est une très bonne chose, il est normal qu'il ressorte libre dès lors qu'il s'est complètement expliqué, a-t-elle dit à la presse.
L'ancien directeur général du FMI avait été convoqué mardi matin et placé en garde à vue pour «complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée» et «recel d'abus de biens sociaux».
Soirées libertines
«DSK» a dit à son biographe Michel Taubmann fin 2011 qu'il avait bien participé à des soirées qu'il dit «libertines» mais sans savoir qu'il avait affaire à des prostituées.
Proche de Dominique Strauss-Kahn, le commissaire divisionnaire lillois Jean-Christophe Lagarde, poursuivi pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux, est soupçonné d'avoir organisé des déplacements de prostituées à Paris et aux Etats-Unis pour Dominique Strauss-Kahn en 2010 et au printemps 2011, quand il dirigeait le FMI.
David Roquet, employé d'une filiale du groupe de BTP Eiffage, et Fabrice Paszkowski, gérant d'une société de matériel médical et militant PS, sont aussi mis en examen et ont été écroués plusieurs mois comme organisateurs des rencontres, dont ils ont pris en charge les frais.
La société Eiffage nie avoir eu connaissance des faits, comme le dit son employé, et s'est constituée partie civile. Elle dit avoir mis au jour 50'000 euros de dépenses.