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Grand rassemblement contre les mesures de rigueur à Lisbonne

Des dizaines de milliers de personnes venues de tout le Portugal ont manifesté samedi après-midi à Lisbonne. Comme en Grèce, ils protestaient contre les mesures d'austérité prévues dans le plan international d'aide à ce pays, adopté en mai dernier.

11 févr. 2012, 20:57
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D'après la CGTP, la principale centrale syndicale du pays, qui a  appelé à cette journée de mobilisation, quelque 300'000 personnes  ont défilé dans la capitale portugaise. La police a pour habitude de  ne pas communiquer de chiffres sur le nombre des manifestants.

«Il s'agit de la plus grande manifestation de ces 30 dernières  années», a souligné Armenio Alves Carlos, secrétaire général de la  CGTP, qui s'est adressé aux manifestants dans un discours à la fin  de la manifestation. Il a vivement critiqué les mesures du programme  d'assistance financière. Ce plan «est un programme d'agression des  travailleurs et de l'intérêt national», a-t-il déclaré.

«L'austérité ne crée pas de richesses. Or, le pays a besoin qu'on  lui retire la corde du cou pour pouvoir respirer, vivre et  travailler», a-t-il ajouté. Le syndicaliste a plaidé pour une  revalorisation du salaire minimum, actuellement de 485 euros brut.

«Le salaire (minimum) net s'élève à 432 euros, or le seuil de  pauvreté est de 434 euros, ce qui concerne actuellement au Portugal  «quelque 400'000 travailleurs», a-t-il affirmé.

Le responsable de la CGTP a averti que la vague de contestation  se poursuivrait dans les prochaines semaines, annonçant d'ores et  déjà une nouvelle journée de manifestations dans tout le pays le 29  février prochain.

«Pas d'issue»

Les manifestants sont arrivés à Lisbonne en début d'après-midi à  bord de cars affrétés pour l'occasion. Ils s'étaient d'abord  concentrés en divers endroits de la capitale avant de converger vers  la place du Commerce, dans le centre historique.

En début d'après-midi, une cinquantaine de salariés travaillant  dans le secteur de la céramique à Valadares (nord du Portugal) ont  manifesté devant la résidence officielle du Premier ministre Pedro  Passos Coelho.

«Oui au travail, non au chômage», «On ne peut pas continuer à  travailler sans être payés», scandaient les employés mécontents. Ils  ont remis une lettre exposant leurs revendications à un policier  montant la garde.

«Mon pouvoir d'achat a baissé, les jeunes sont au chômage, les  entreprises ferment les unes après les autres. Je ne vois pas  d'issue», a déploré une retraitée lisboète.

Récession de 3%

Cette mobilisation intervient à quelques jours de la troisième  mission trimestrielle de la Troïka (UE, BCE et FMI), représentant  les créanciers publics du Portugal. La délégation est chargée  d'évaluer l'exécution du plan d'aide financière d'un montant de 78  milliards d'euros adopté en mai.

En contrepartie de cette aide, Lisbonne s'est engagé à mettre en  oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes sur trois ans. Le plan doit assainir les finances publiques et augmenter la  compétitivité de l'économie. Mais il devrait provoquer cette année  une récession de 3% du PIB.

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