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Grèce: accord de la zone euro sur un plan de sauvetage géant

Les pays de la zone euro se sont mis d'accord mardi matin sur un nouveau plan de sauvetage sans précédent de la Grèce tournant autour de 230 milliards d'euros au total.

21 févr. 2012, 06:36
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Il évitera ainsi une faillite du pays aux conséquences imprévisibles pour l'Europe toute entière.

L'accord est intervenu dans la nuit au terme de plus de douze heures de tractations entre les ministres des Finances de l'Union monétaire. Le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a confirmé officiellement un plan de sauvetage "sans précédent" avec pour objectif de "garantir" le maintien de la Grèce dans la zone euro.

Il s'est en outre dit "optimiste" mardi sur les chances de voir la zone euro décider prochainement de renforcer la force de frappe de son Fonds de secours pour les pays fragiles.

Le plan comprend d'une part un volet d'aide publique, des prêts pour l'essentiel, à hauteur de 130 milliards d'euros, après un premier programme de prêts en faveur du pays décidé en mai 2010 qui avait atteint déjà 110 milliards d'euros. L'autre volet porte sur un effacement de la dette de la Grèce détenue par ses créanciers privés, banques et fonds d'investissement.

Ils vont accepter une perte de 53,5% au final, soit un effort accru par rapport à l'objectif initial qui était de 50%. Cela doit permettre de réduire la dette du pays d'un montant d'environ 100 milliards d'euros, un record dans l'histoire économique mondiale, qui dépasse de loin la restructuration de la dette de l'Argentine.

Athènes a rempli son contrat

Grâce à ce plan de soutien, la Grèce devrait être en mesure de faire face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et ainsi d'éviter le défaut de paiement.

Athènes avait rempli sur le papier sa part du contrat en se pliant aux exigences de ses créanciers publics. Le gouvernement grec a adopté un nouveau plan d'austérité au prix de violentes manifestations dans la rue et de nouvelles turbulences politiques.

Un plan d'économies douloureux de 3,3 milliards d'euros pour cette année a été adopté, prévoyant une réduction du salaire minimum et une limitation des retraites notamment.

Les chefs des deux partis de la coalition au pouvoir, socialistes et Nouvelle Démocratie (droite), se sont engagés par écrit à respecter les promesses faites d'économies budgétaires et de réformes y compris après les élections législatives anticipées, qui devraient se tenir en avril.

120,5% d'ici 2020

Les négociations ont toutefois traîné en longueur car les principaux bailleurs de fonds de la Grèce ont mis le doigt sur un trou de plusieurs milliards d'euros à combler pour parvenir à réduire la dette grecque à 120% du PIB d'ici 2020. C'est l'objectif fixé par le Fonds monétaire international et certains pays de la zone euro, comme l'Allemagne et le Luxembourg, afin de considérer la dette grecque comme soutenable sur le long terme.

Au final, le plan de sauvetage permettra de réduire l'endettement grec à hauteur de 120,5% d'ici 2020. La Grèce fera en contrepartie l'objet d'une surveillance encore renforcée de la part de ses créanciers pour s'assurer qu'elle ne dévie pas des objectifs fixés.

Les tractations ont été rendues difficiles par le fait que de nombreux pays doutaient, en dépit des promesses répétées, de la capacité de la Grèce à réaliser les réformes nécessaires, d'autant que les élections législatives à venir sont susceptibles de rebattre les cartes.

Le pays lui-même est miné par la récession économique, avec cinq années consécutives de recul du Produit intérieur brut, et la population a de plus en plus de mal à accepter les coupes budgétaires successives exigées par les créanciers. De nombreux économistes doutent dans ce contexte que le nouveau plan de sauvetage soit le dernier chapitre de la crise grecque.

Argent frais

Ils redoutent que le pays ait rapidement besoin d'argent frais supplémentaire, ou soit contraint à quitter la zone euro, soit parce qu'il ne sera pas en mesure de réaliser les réformes promises ou parce que l'austérité va le maintenir englué dans la récession.

Pour parvenir à maintenir l'objectif de ramener le ratio de dette publique grecque à 120% de son PIB, sans augmenter les prêts des gouvernements qui refusaient de remettre la main à la poche, les ministres des Finances de la zone euro ont dû opter pour d'autres solutions. L'aide publique comme l'effort des banques privées créancières ont été augmentés, selon une source gouvernementale.


 
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