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Hollande demande à Valls de composer un nouveau gouvernement

Le Président français François Hollande demande à son premier ministre Manuel Valls de composer un nouveau gouvernement.

25 août 2014, 13:15
Manuel Valls est très largement devant son président dans les sondages d'opinion...mais il n'a qu'une semaine de travail derrière lui.

La fronde du bouillant ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg contre l'austérité et contre la chancelière allemande Angela Merkel a provoqué la chute du gouvernement de Manuel Valls. Le Premier ministre a été chargé de constituer une nouvelle équipe dès mardi, alors que le FN demande une dissolution de l'Assemblée nationale.

Après un week-end marqué par les déclarations critiques de M. Montebourg, la sanction est tombée lundi. Le Premier ministre Manuel Valls a présenté au président François Hollande la démission de l'intégralité de son gouvernement.

Manuel Valls a été reçu pendant une heure lundi matin par le chef de l'Etat. Il est désormais chargé de constituer, d'ici mardi, une "équipe en cohérence avec les orientations" que le chef d'Etat a établies, selon un communiqué de la présidence.

Cette crise gouvernementale est la première depuis la nomination comme Premier ministre de Manuel Valls. Celui-ci a succédé à Jean-Marc Ayrault après la déroute de la gauche aux élections municipales fin mars, remportées par la droite et le Front national (FN, extrême droite).

Montebourg ciblé

Arnaud Montebourg avait été sévèrement rappelé à l'ordre dimanche par l'entourage de M. Valls, qui juge inacceptables ses critiques virulentes contre la politique économique du gouvernement.

"On considère qu'une ligne jaune a été franchie dans la mesure où un ministre de l'Economie ne peut pas s'exprimer dans de telles conditions sur la ligne économique du gouvernement et sur un partenaire européen comme l'Allemagne", avait déclaré un membre de l'entourage de M. Valls.

Mais l'hypothèse d'un recadrage était privilégiée et personne ne s'attendait à un remaniement. Dans ces conditions, le maintien au gouvernement d'Arnaud Montebourg, 51 ans, qui était aux commandes depuis le printemps d'un grand pôle ministériel économique, semble très improbable.

Hollande recadré par Berlin

Dans un entretien publié samedi par le quotidien "Le Monde", M. Montebourg s'est inscrit en faux contre la ligne économique choisie par François Hollande et Manuel Valls, tous deux socialistes comme lui.

"Nous ne pouvons plus nous laisser faire", a asséné le ministre qui a invité à "hausser le ton" vis-à-vis de l'Allemagne. M. Montebourg est connu pour ses prises de position tranchées qui ont plus d'une fois provoqué la polémique au sein du gouvernement.

Ses déclarations intervenaient après une fin de non-recevoir infligée par Berlin à l'appel du président Hollande. Celui-ci souhaitait une réorientation des politiques européennes en faveur de la croissance et de l'emploi, dans un contexte de morosité économique persistante en France.

Arnaud Montebourg a confirmé lundi ses critiques de la politique économique de François Hollande et Manuel Valls en se défendant de toute "infraction à la solidarité gouvernementale".

Invité sur la radio Europe 1 peu avant l'annonce de la démission du gouvernement, il avait assuré qu'il ne se plaçait pas "dans l'hypothèse" d'un départ du gouvernement. Mais il a dit "ignorer" s'il serait ministre mardi.

Socialistes divisés

La présidente du FN, Marine Le Pen, a, elle, appelé à des élections législatives. "Il est plus que jamais nécessaire de redonner la parole aux Français et de dissoudre l'Assemblée nationale", a-t-elle estimé.

Arnaud Montebourg était, avec son collègue de l'Education nationale Benoît Hamon qui a pris sa défense, la caution de l'aile gauche du gouvernement. Une frange du Parti socialiste conteste de plus en plus vivement la politique économique française. Elle critique notamment les allègements de cotisations pour les employeurs, censés favoriser l'emploi, et les économies massives destinées à lutter contre le déficit public.

Le chômage a atteint un niveau historique fin juin, frôlant les 10 % de la population active. Chargé du "redressement productif", défenseur inlassable du "made in France", M. Montebourg avait pris au printemps la tête d'un grand portefeuille économique.

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