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Hong Kong: retrait partiel des manifestants épuisés et sous pression

Après une semaine de perturbations, les Hongkongais sont retournés lundi au travail, les écoles ont rouvert leurs portes mais des manifestants pro-démocratie continuaient de bloquer l'entrée du siège du gouvernement.

06 oct. 2014, 17:21
People walk to work on a main road in the occupied areas surrounding the government complex in Hong Kong Oct. 6, 2014. Hong Kong's civil servants returned to work and schools were reopening Monday as a massive pro-democracy protest that has occupied much of the city center for the week dwindled. (AP Photo/Kin Cheung)

Des manifestants pro démocratie en nombre manifestement réduit étaient soumis à la pression de l'opinion lundi à Hong Kong pour mettre un coup d'arrêt à leur mouvement. L'ancienne colonie britannique passée sous la tutelle de Pékin a connu une nette reprise de son activité.

Un grand nombre d'Hongkongais sont retournés au travail, de nombreuses écoles ont rouvert et le blocus du siège du gouvernement a pris fin, permettant à 3000 employés de retourner à leur poste.

Sur les sites qui avaient vu se déployer depuis le 28 septembre des dizaines de milliers de protestataires, la mobilisation était plus faible que jamais même si le nombre des manifestants augmentait un peu dans la soirée, à la fin de la journée de travail.

Mais des lignes d'autobus étaient toujours déviées en raison de barrages persistant dans certaines rues. La circulation automobile était en conséquence très dense et les métros bondés, suscitant la frustration des usagers.

Arrestations et désaveu

De son côté, le chef de l'exécutif de Hong Kong, Leung Chun-ying, bête noire des manifestants, a lancé un nouvel appel à la dispersion "dès que possible", particulièrement sur le site de Mongkok, en face de l'île de Hong Kong, sur le continent, l'un des trois sites occupés par les manifestants. Des heurts y avaient opposé les protestataires à des habitants excédés, auxquels s'étaient mêlés les hommes de main des triades, la mafia chinoise.

Et cinq personnes âgées de 13 à 39 ans et soupçonnées de piratage informatique ont été arrêtées. Avant ce coup de filet, le groupe de pirates informatiques Anonymous avait menacé de lancer des attaques informatiques contre le gouvernement local et la police afin de protester contre le traitement infligé quelques jours plus tôt aux manifestants pro démocratie.

Mécontentement et épuisement

Le mouvement a bénéficié d'un large soutien de l'opinion publique mais après huit jours de paralysie le mécontentement va croissant, en particulier chez les commerçants qui paient des loyers parmi les plus chers du monde. Et un symposium qui devait réunir 11 prix Nobel à partir de mercredi a été annulé "en raison de la poursuite des perturbations", selon les organisateurs.

Et parmi les irréductibles toujours présents dans la rue, le soulagement de ne pas avoir été évacués par la police le disputait à l'épuisement. "C'est bien que rien ne se soit passé (avec la police), j'espérais qu'il se passe quelque chose pour que ça se termine rapidement", a avoué Otto Ng Chun-lung, 20 ans, étudiant en sociologie. "Tout le monde est épuisé, on ne peut pas continuer longtemps". Certains ont cependant dit qu'ils allaient rester, tandis que d'autres promettaient de revenir.

Le mouvement va se poursuivre

Le mouvement pour réclamer de Pékin davantage de libertés démocratiques va se poursuivre, a déclaré le leader étudiant Alex Chow. La "balle est dans le camp du gouvernement" pour l'ouverture d'un dialogue éventuel. "Si le gouvernement ne recule pas, c'est dur de dire que nous allons battre en retraite".

Dimanche, la Fédération des étudiants de Hong Kong (HKFS) a rencontré des représentants du gouvernement. Elle a toutefois fait savoir qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une "négociation officielle sur la réforme politique", mais d'une "réunion préparatoire".

Ouverture d'enquête

Hong Kong, ancienne colonie britannique, traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Si la Chine a accepté d'instaurer le suffrage universel lors de la prochaine élection du chef de l'exécutif du territoire autonome en 2017, elle entend conserver le contrôle des candidatures, proposition inacceptable pour les manifestants.

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