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Irak: les habitants de Falloujah appelés par Maliki à chasser les insurgés

Les habitants de Falloujah ont été appelés lundi par Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à chasser les insurgés pour éviter un assaut armé.

06 janv. 2014, 20:09

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a appelé lundi les habitants de Falloujah à chasser les "terroristes" pour éviter un assaut de l'armée. Un responsable tribal a quant à lui assuré que les combattants liés à Al-Qaïda avaient quitté la ville.

Ces derniers jours, des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), groupe lié à Al-Qaïda, ont pris le contrôle de Falloujah, à 60 km à l'ouest de Bagdad, et de plusieurs quartiers de Ramadi, à 50 km plus à l'ouest.

C'est la première fois depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003, dont Ramadi et Falloujah ont été des bastions, que des militants d'Al-Qaïda prennent si ouvertement le contrôle de zones urbaines en Irak.

M. Maliki a demandé à "la population de Falloujah et à ses tribus de chasser les terroristes", afin d'être épargnés par "les dangers d'affrontements armés", a rapporté la télévision d'Etat. Dimanche, un haut responsable irakien avait déclaré que les forces de sécurité préparaient "une attaque majeure à Falloujah".

Un responsable local a par ailleurs annoncé que les forces de sécurité avaient pratiquement repris le contrôle de Ramadi, la capitale de la province d'Anbar, forçant les djihadistes à se replier plus à l'est dans des mosquées et des habitations.

Ville sous contrôle des tribus

Lundi, un haut responsable tribal de Falloujah a assuré que les combattants de l'EIIL avaient quitté la ville, désormais contrôlée par les hommes des tribus. "Il n'y a plus d'EIIL dans la ville", a déclaré le cheikh Ali al-Hammad. "Ils sont tous partis. Les hommes armés à l'intérieur sont des fils des tribus, et ils sont là pour défendre la ville".

Mais un témoin à Falloujah a assuré que les combattants de l'EIIL étaient toujours présents. Ceux-ci avaient toutefois abaissé leurs drapeaux noirs caractéristiques "pour éviter d'être visés par des frappes".

La ville échappe de toute manière au contrôle des forces de l'ordre, qui pourraient chercher à la reprendre par la force. Cela même si l'éventuel départ des combattants de l'EIIL était confirmé.

Quatre différentes forces

Quatre forces sont en effet en présence dans le secteur: les extrémistes sunnites de l'EIIL, les forces anti-gouvernementales du "Conseil militaire des tribus", les forces gouvernementales et leurs alliés tribaux.

Des combats ont fait rage lundi matin dans le nord, le nord-est et le sud de Ramadi et à l'est de Falloujah. Le calme est ensuite revenu dans les deux villes, selon des témoins.

Les combats ont fait plus de 200 morts en trois jours dans cette zone. Il s'agit des violences les plus sanglantes dans cette province depuis des années, selon des sources officielles.

Réconciliation avec les sunnites

Plusieurs experts ont estimé lundi que le gouvernement devait désormais chercher une réconciliation avec les sunnites pour éviter le chaos.

"Les prochains jours vont déterminer le sort de l'Irak", a ainsi déclaré Ihsan al-Shammari, professeur de science politique à l'Université de Bagdad. "Le pays se trouve à la croisée des chemins: une réconciliation sous la forme d'un Etat démocratique ou un éclatement dans le chaos total et la guerre civile".

Les Etats-Unis ont indiqué dimanche qu'ils soutiendraient Nouri al Maliki dans son combat contre Al Qaïda, mais qu'ils n'enverraient pas eux-mêmes de troupes. L'Iran voisin, à majorité chiite, s'est dit de son côté prêt à fournir des équipements militaires et des conseils à l'Irak.

La France préoccupée

La France s'est dite "fortement préoccupée" et a apporté son soutien aux "autorités irakiennes dans leur lutte contre le terrorisme". Elle a rappelé que "seul un dialogue politique impliquant toutes les composantes de la société irakienne" pouvait permettre de trouver "une solution durable".

Les combats ont éclaté il y a une semaine après le démantèlement près de Ramadi d'un camp de protestataires anti-gouvernementaux présenté par le gouvernement comme un "repaire d'Al-Qaïda".

Les violences, qui avaient diminué depuis 2006 avec la création des milices sunnites Sahwa par l'armée américaine pour combattre Al-Qaïda, ont flambé en 2013 en Irak et renoué avec leurs niveaux de 2008. Pour cette année, le bilan des violences depuis le début du mois a déjà dépassé celui de l'ensemble de janvier 2013.

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