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Italie: Matteo Renzi démissionne après avoir largement échoué au référendum

Après avoir largement échoué dimanche lors du référendum sur une réforme constitutionnelle, Matteo Renzi s'est résigné à démissionner. Il accepte sa défaite et en assume toute la responsabilité. L'issue de ce référendum ouvre une nouvelle période d'incertitude en Italie.

05 déc. 2016, 06:45
/ Màj. le 05 déc. 2016 à 08:24
Suite à la défaite lors du référendum, le président du Conseil italien a annoncé sa démission.

Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a annoncé sa démission après sa défaite "extraordinairement claire" dimanche lors d'un référendum sur une réforme constitutionnelle. Le "non" l'a emporté avec un écart qui pourrait atteindre 20 points, selon des résultats partiels.

"Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a sobrement résumé Matteo Renzi, en direct sur les chaînes de télévision italiennes. "J'ai perdu. J'en prends toute la responsabilité", a-t-il ajouté.

 

Il a précisé qu'il remettrait sa démission lundi au président de la République, Sergio Mattarella, à l'issue d'un conseil des ministres. Le plus jeune président du Conseil italien de l'histoire ne sera ainsi resté qu'un peu plus de 1000 jours à la tête du pays.

 

"C'est une leçon pour tous. On ne peut pas toujours mentir au peuple sans en subir les conséquences", a écrit sur Twitter Beppe Grillo, chef du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), et plus virulent adversaire de Matteo Renzi dans cette campagne référendaire.

Consultations

Chef de l'Etat discret et effacé, Sergio Mattarella est appelé à jouer un rôle crucial dans les prochains jours. Il devra consulter les différentes formations politiques avant de désigner un nouveau chef du gouvernement, le quatrième de suite à accéder au pouvoir sans avoir remporté au préalable les élections législatives, ce qui illustre l'instabilité du système politique italien.

La Ligue du Nord, mouvement populiste et anti-euro, a déjà réclamé des élections anticipées, tout comme l'autre mouvement populiste M5S, autre grand vainqueur de cette consultation.

Au pouvoir à Rome et à Turin, ce dernier ambitionne ouvertement de prendre le pouvoir. Selon des sondages, publiés avant le référendum, il est aujourd'hui le second parti politique en Italie derrière le parti démocrate (PD) de centre-gauche de Matteo Renzi.

D'éventuelles élections anticipées ne pourront toutefois pas avoir lieu avant une réforme de la loi électorale à la chambre des députés, défendue par la majorité actuelle au Parlement. Le M5S ne veut pas en entendre parler et réclame des élections anticipées avec la loi actuelle, qui le favorise.

Réformes tous azimuts

Agé de 41 ans, Matteo Renzi, ancien maire de Florence, était arrivé au pouvoir en février 2014 sur un programme de réformes tous azimuts et de "rottamazione", mise à la casse de la vieille classe politique de son pays. Sa révision constitutionnelle prévoyait une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces.

M. Renzi était contraint de soumettre à référendum son projet, mais rien ne l'obligeait à lier son sort au résultat de cette consultation.

 

Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes M5S ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des "frondeurs" de gauche du PD de M. Renzi, avait appelé à voter "non". Elle dénonçait une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.

Cette opposition était également unie dans son désir de chasser M. Renzi. En dépit d'une campagne acharnée dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans des dizaines de réunions électorales à travers l'Italie, Matteo Renzi n'est pas parvenu à convaincre ses compatriotes du bien-fondé de "sa" réforme, censée simplifier la vie politique dans un pays qui a vu défiler 60 gouvernements depuis 1948.

Période d'incertitude

L'issue de ce référendum ouvre une nouvelle période d'incertitude en Italie, ce qui risque de déstabiliser le fragile secteur bancaire de la péninsule, qui ploie sous les créances douteuses.

Des tensions pourraient aussi refaire surface sur les dettes souveraines dans la zone euro avec un renchérissement de la prime de risque réclamée aux pays jugés les plus vulnérables.

L'euro s'est nettement affaibli face au dollar après la publication des premiers résultats. Il a touché un creux depuis mars 2015 face au billet vert, à quasiment 1,05 dollar pour un euro, avant d'effacer une partie de ses pertes pour remonter vers 1,0565 dollar à 03h00.

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