Le nombre de suicides au Japon en 2019 se situe au plus bas en quatre décennies de statistiques. Selon des données préliminaires publiées vendredi, 19’959 personnes se sont donné la mort l’an passé (des hommes dans 70% des cas), soit 4,2% de moins en un an.
Ces chiffres diffusés par le ministère de la santé doivent encore être confirmés. Mais même si les données définitives attendues en mars peuvent être révisées en légère hausse, le total devrait correspondre à un étiage depuis 1978, année du début de la collecte nationale de ces données.
«Fléau social»
Le record annuel des suicides a été enregistré en 2003, à 34’427. Leur nombre est resté au-dessus de 30’000 par an entre 2004 et 2011, avant de régresser continuellement depuis. Cette évolution favorable s’explique par «d’importants efforts collectifs pour prévenir ce qui a longtemps été un fléau social» dans l’archipel, a estimé Yasuyuki Shimizu, responsable de l’ONG de prévention du suicide Lifelink.
Diverses initiatives ont notamment encouragé les campagnes d’information à l’intention des personnes suicidaires et de leur entourage, (familles, employeurs, collègues, camarades, enseignants).
Efforts de prévention
Le taux de suicides au Japon demeure néanmoins l’un des plus élevés parmi les pays développés. Parmi les causes multiples du phénomène figurent les difficultés financières ou familiales, la dépression et le surmenage au travail.
Le ministre de la Santé Katsunobu Kato s’est ainsi gardé de tout triomphalisme vendredi devant la presse. Le Japon «doit affronter le fait que 20’000 personnes s’ôtent encore leurs vies précieuses» chaque année, a-t-il souligné, ajoutant vouloir «poursuivre les efforts» de prévention, notamment par le biais des réseaux sociaux.