Le parquet de Paris a fait appel de la décision de trois juges d'ouvrir une enquête visant à déterminer si l'ancien président français Nicolas Sarkozy s'est rendu coupable de "violation de secret de l'instruction" dans l'affaire Karachi, a indiqué lundi une source judiciaire.
Cette décision n'empêche pas les juges d'instruction de commencer à instruire les deux autres volets de la plainte qui vise également l'ex-conseiller à la communication de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, Franck Louvrier, et l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.
Plusieurs familles de victimes de l'attentat de Karachi ont porté plainte le 18 juin dernier contre l'ex-chef de l'Etat pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction", et "violation du secret professionnel".
La plainte vise un communiqué diffusé par l'Elysée le 22 septembre 2011 qui indiquait que "le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier" alors que des articles de presse évoquaient l'implication éventuelle de Nicolas Sarkozy dans le volet financier de l'affaire Karachi.
Cette déclaration violerait selon la plainte le principe d'indépendance de la justice dont le chef de l'Etat est garant. L'attentat de Karachi, au Pakistan, avait fait 14 morts, dont 11 Français, en 2002.