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Kerry appelle à venir à bout de la crise économique en Egypte

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a souligné samedi au Caire l'importance de venir à bout de la crise économique en Egypte. Il souhaite pousser à un consensus entre pouvoir et opposition pour sortir l'Egypte de l'impasse politique.

02 mars 2013, 20:06
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a souligné samedi au Caire l'importance de venir à bout de la crise économique en Egypte.

"Il est primordial, essentiel, urgent que l'économie égyptienne devienne plus forte, qu'elle se remette sur pieds", a déclaré à des hommes d'affaires M. Kerry, qui effectue sa première tournée internationale depuis sa prise de fonctions le 1er février.

"Il faut parvenir à un accord avec le FMI. Il faut pouvoir inspirer confiance aux marchés", a-t-il ajouté.

L'Egypte est en négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 4,8 milliards de dollars, jugé capital pour restaurer la confiance dans l'économie, qui a pâti notamment de l'effondrement des investissements étrangers et de la chute du tourisme.

Accord récemment

Un accord avait été conclu en novembre 2012, mais le prêt a été reporté en raison des troubles politiques. Il pourrait être signé une fois le nouveau Parlement en place, en juillet.

Le prêt nécessite "un accord politique de base entre tous les acteurs en Egypte", ainsi qu'"un consensus économique concernant les réformes" qui doivent l'accompagner, a indiqué un cadre du Département d'Etat.

L'Egypte a indiqué jeudi qu'elle souhaitait proposer de rouvrir les négociations sur le prêt du FMI afin de parvenir à la conclusion d'un accord avant la fin avril.

Depuis l'élection en juin 2012 de Mohamed Morsi, premier président islamiste et civil d'Egypte, le pays est plongé dans des crises à répétition et divisé entre les partisans du président et une opposition hétéroclite, en majorité libérale et de gauche, chapeautée par le Front du salut national (FSN) qui a appelé à boycotter les législatives d'avril.

Accusation

Les détracteurs de M. Morsi l'accusent eux d'avoir failli à ses engagements de régler les problèmes sociaux et économiques, et d'avoir trahi la révolution de 2011 qui a renversé le régime autocratique de Hosni Moubarak. Ils réclament un gouvernement de "salut national" avant les législatives.

Signe de l'instabilité et l'insécurité persistantes dans le pays, des protestataires ont attaqué samedi un bâtiment de la police à Mansoura, ville du nord de l'Egypte, où de nouveaux heurts ont eu lieu après le décès d'un manifestant dans la nuit, a indiqué l'agence de presse officielle MENA.

M. Kerry, qui a rencontré le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi avant des discussions en soirée avec son homologue Mohammed Kamel Amr, "travaille à établir des contacts avec le gouvernement, l'armée (...) les dirigeants politiques, les chefs d'ONG, les hommes d'affaires", selon un responsable du département d'Etat.

Rencontre avec Morsi attendue

Le responsable américain doit rencontrer dimanche le président Morsi.

Devant le ministère des Affaires étrangères, des dizaines de manifestants ont brûlé des photos de M. Kerry, dont ils accusent le pays de soutenir M. Morsi.

Un dirigeant du FSN, Hamdeen Sabahi, a lui dit jeudi avoir refusé, avec un autre opposant de renom, Mohamed ElBaradei, de voir M. Kerry, en raison des pressions de Washington visant à convaincre l'opposition de renoncer à boycotter les législatives.

Manifestation

Le secrétaire d'Etat a toutefois téléphoné à M. ElBaradei et rencontré Amr Moussa, lui aussi un dirigeant du FSN, a indiqué le cadre du département d'Etat.

Après des manifestations massives et des heurts fin 2012, en janvier, les rassemblements marquant le 2e anniversaire de la révolution se sont transformés en protestations anti-Morsi, dégénérant à nouveau en affrontements qui ont fait une soixantaine de morts.

Outre Mansoura, des violences ont eu lieu samedi à Port Saïd (nord-est), où des manifestants ont mis le feu à un commissariat. Ces deux villes observent un mouvement de désobéissance civile pour protester contre la politique de M. Morsi.

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