Le président chinois Xi Jinping a reçu vendredi à Pékin le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Cette rencontre intervient alors que Washington cherche des assurances au sujet des revendications territoriales de Pékin qui inquiètent de plus en plus Tokyo et Manille.
La Corée du Nord est aussi l'un des sujets au menu de l'actuelle tournée asiatique du chef de la diplomatie américaine, qui a également rencontré à Pékin son homologue chinois Wang Yi. Les Etats-Unis espèrent toujours une meilleure coopération de Pékin pour convaincre Pyongyang d'abandonner son programme nucléaire.
Les discussions avec Xi Jingping "ont été très constructives, très positives et je me félicite que nous ayons eu l'occasion de nous pencher en détail sur certains défis posés par la Corée du Nord", a déclaré John Kerry aux journalistes. Il avait prévenu jeudi à Séoul que les Etats-Unis n'accepteraient de négocier avec la Corée du Nord que pour lors de discussions "pour de bon".
Silence sur la crise sino-nippone
Vendredi, John Kerry n'a en revanche pas évoqué devant les médias les relations entre Pékin et Tokyo, très dégradées depuis plus d'un an. La Chine a déclenché une tempête diplomatique en instaurant unilatéralement en novembre une "zone d'identification de la défense aérienne" (ADIZ) sur une grande partie de la mer de Chine orientale, dont le tracé incluait des îles sous contrôle japonais mais revendiquées par Pékin.
La situation s'est encore détériorée après la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe le 26 décembre au sanctuaire Yasukuni - symbole, selon Pékin, de de l'agression et de l'occupation militaire nippones avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.
Depuis, les deux voisins et rivaux n'ont rien fait pour désamorcer la tension. Le quotidien japonais Asahi Shimbun a même récemment rapporté que Pékin avait jeté les bases d'un projet d'une nouvelle zone de défense aérienne qui inclurait les îles Paracels, petit archipel sous le contrôle de Pékin mais revendiqué par le Vietnam.
Mise en garde américaine
La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des zones très éloignées de ses côtes et la marine chinoise exerce de l'avis des observateurs une pression accrue autour d'îlots revendiqués par les Philippines.
Le département d'Etat américain a récemment mis en garde Pékin contre l'initiative d'une nouvelle ADIZ en mer de Chine du Sud, qui serait considérée comme "un acte provocateur et unilatéral qui augmenterait les tensions". Mais Pékin a balayé cet avertissement en mettant en avant sa souveraineté en matière de défense.