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Kosovo: le parti du premier ministre sortant Hashim Thaçi revendique la victoire

Au Kosovo, le scrutin des élections législatives anticipées a été marqué par une faible participation dans un pays lassé par la pauvreté et la corruption. Le parti démocratique du Kosovo (PDK) du premier ministre sortant Hashim Thaçi s'est néanmoins proclamé vainqueur dimanche.

09 juin 2014, 08:16
Le parti démocratique du Kosovo (PDK) du premier ministre sortant Hashim Thaçi s'est proclamé dimanche vainqueur des élections législatives anticipées.

Le parti démocratique du Kosovo (PDK) du premier ministre sortant Hashim Thaçi s'est proclamé dimanche vainqueur des élections législatives anticipées. Le scrutin a été marqué par une faible participation dans un pays lassé de la pauvreté et la corruption endémique.

Après le dépouillement de 70% des bureaux de vote, le PDK obtiendrait 30% des suffrages, devant son grand rival, la LDK (ligue démocratique du Kosovo) de l'ex-maire de Pristina, Isa Mustafa, donné à 26%.

S'il se confirme que le PDK l'emporte, Hashim Thaçi, 46 ans, devrait être reconduit pour un troisième mandat de quatre ans à la tête du gouvernement. Cependant, tout comme lors de la législature sortante, il sera obligé de former une coalition afin d'avoir une majorité et de pouvoir gouverner.

Le taux de participation a été de seulement 43%, en recul par rapport aux précédents scrutins de 2007 et de 2010, quand respectivement 54% et 48% des électeurs s'étaient rendus aux urnes.

Nouvelle mission

"Ce soir, le Kosovo a gagné. Dès demain, nous allons nous atteler à notre nouvelle mission", a dit le premier ministre sortant devant des militants réunis à Pristina. "Nous allons dire au monde que l'indépendance du Kosovo n'était qu'un début, pas une fin".

Ancien chef de la guérilla indépendantiste reconverti dans la politique, Hashim Thaçi est au pouvoir depuis que le Kosovo a proclamé son indépendance en 2008. Il se présentait néanmoins fragilisé par une mauvaise situation économique.

Quinze ans après la guerre de 1998-1999, qui a mené à l'indépendance, le Kosovo se range en effet parmi les pays plus pauvres d'Europe. Un tiers de la population active est au chômage. 47% des 1,8 million d'habitants du pays vivent dans la misère avec environ 80 euros par mois, alors que le salaire mensuel moyen est de 350 euros.

Malgré un faible bilan économique, M. Thaçi a toutefois réussi à rapprocher le Kosovo de l'Union européenne (UE) en contribuant à la conclusion, en avril 2013, d'un accord historique pour améliorer les relations avec la Serbie, sous la houlette de Bruxelles.

Avec les Serbes

La participation des quelque 120'000 Serbes du Kosovo à ce scrutin - en particulier les 40'000, majoritaires dans le Nord, limitrophe de la Serbie, où Pristina n'exerce pratiquement aucun contrôle -, était considérée comme cruciale pour le rapprochement de Pristina avec l'UE.

Dix sièges sont garantis aux Serbes au sein du Parlement kosovar qui en compte 120. Le gouvernement serbe, qui a ouvert en janvier des négociations d'adhésion à l'UE, a exhorté la communauté serbe à se rendre aux urnes.

"La participation aux élections (...) est un devoir patriotique pour chaque citoyen serbe vivant au Kosovo", a affirmé Belgrade. Mais dans le nord du Kosovo, les électeurs ont voté en petit nombre, selon des journalistes de l'AFP.

Crime organisé

Behlul Beqaj, professeur kosovar des sciences politiques à Pristina, estimait que la participation de la communauté serbe au scrutin était "importante" et aurait un "impact positif sur la mise en oeuvre de l'accord de Bruxelles".

La lutte contre la corruption endémique et le crime organisé seront les principaux défis à relever, quel que soit le nouvel exécutif kosovar.

Le Kosovo a été reconnu comme nation indépendante par plus de 100 pays, dont la Suisse, mais pas par la Serbie et son alliée la Russie, qui bloque son accession aux Nations unies.

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