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L'administration des États-Unis est paralysée, 800'000 personnes mises en congés

Sans accord budgétaire trouvé par le Congrès dans la nuit de lundi à mardi, l'administration fédérale des États-Unis est contrainte de cesser ses activités. 800'000 personnes se retrouvent en congés forcés et sans soldes dès ce mardi matin. Le couperet est tombé à minuit à Washington (6 heures en Suisse).

01 oct. 2013, 07:35
Le Congrès n'a pas trouvé d'accord sur le budget. L'État est paralysé.

Un coup dur qui ne surprend pas vraiment. Républicains et démocrates sont restés sur leur position au Congrès et ne sont pas parvenus à un accord sur le budget avant l'heure limite. La Maison Blanche a donc ordonné aux agences fédérales américaines lundi peu avant minuit (6 heures en Suisse) de cesser leurs activités. Il s'agit de la 17e paralysie de l'Etat fédéral, la première depuis janvier 1996.

"Malheureusement, nous n'avons pas d'indication claire que le Congrès agira à temps pour que le président signe une résolution budgétaire avant la fin de la journée de demain, le 1er octobre 2013", a annoncé Sylvia M. Burwell, directrice du bureau du Budget de la Maison Blanche. "Les agences doivent donc exécuter leurs plans pour une cessation ordonnée de leurs activités en l'absence de budget".

Plus de 800'000 fonctionnaires fédéraux jugés non essentiels, sur un total de plus de deux millions, devaient se retrouver en congés forcés sans soldes dès mardi matin. Les effectifs des administrations se retrouveront réduits au minimum vital, certaines agences se retrouvant avec à peine 5% de leurs effectifs.

Barack Obama avait tenté une ultime intervention lundi, en avertissant qu'une paralysie de l'Etat fédéral aurait "des conséquences économiques très réelles pour des gens dans la vraie vie, et tout de suite".

"Ils l'ont vraiment fait", a déploré le président dans un tweet peu après minuit. Barack Obama a promulgué lundi soir une loi garantissant aux militaires qu'ils seront cependant payés à temps quoiqu'il arrive.

 

Sécurité nationale exemptée

L'échec du Congrès marque la culmination de 33 mois d'un bras de fer continu sur le budget entre les démocrates et les républicains, qui ont repris le contrôle de la Chambre en janvier 2011 après l'élection de dizaines d'élus du Tea Party.

Du département de la Défense à l'agence de protection de l'environnement, tous les services fédéraux sont sommés de réduire immédiatement leurs effectifs au minimum vital, parfois à seulement 5% de leur personnel. La sécurité nationale et les services essentiels sont exemptés.

Mais environ 800'000 fonctionnaires jugés non essentiels, sur plus de deux millions, auront quatre heures mardi matin pour se présenter à leurs bureaux, ranger leurs affaires, annuler leurs réunions et rentrer chez eux. Jusqu'à ce que le Congrès s'accorde pour allouer des crédits finançant les agences fédérales.

Parcs naturels fermés

L'un des impacts les plus visibles sera observé dans le secteur du tourisme. La totalité des parcs naturels du pays, géré par le National Park Service, dont les immenses parcs Yosemite et le Grand Canyon, et les musées Smithsonian de Washington, n'ouvriront pas leurs portes au public mardi matin.

En avril 2011, le président Barack Obama s'était rendu au Lincoln Memorial de Washington au lendemain d'un accord trouvé in extremis pour financer les opérations gouvernementales. Cette fois-ci, le monument restera fermé.

La cessation des opérations gouvernementales a déclenché une tempête politique, chaque camp accusant l'autre d'intransigeance. "C'est une honte que ces gens, élus pour représenter le pays, finissent par représenter le Tea Party et les anarchistes", a tonné Harry Reid, chef de la majorité démocrate.

"Nous en sommes là car le président et les démocrates du Sénat voulaient ce résultat depuis le début", a écrit de son côté le républicain Ted Poe sur Twitter.

Sabordage de l"Obamacare" par les Républicains

Mais certains admettaient que l'opinion rejetterait la faute sur les républicains. Ceux-ci "vont être perçus comme ayant bloqué et provoqué la cessation des activités de l'Etat fédéral", a déclaré lundi soir le sénateur républicain John McCain.

La raison du blocage s'appelle "Obamacare", le surnom de la réforme du système de santé de Barack Obama. Les républicains exigeaient que tout accord budgétaire revienne, d'une manière ou d'une autre, sur cette loi emblématique du premier mandat de Barack Obama, votée en 2010. A partir de mardi, des millions d'Américains démunis d'assurance-maladie vont pouvoir s'inscrire sur un site gouvernemental pour demander à bénéficier d'une assurance subventionnée à partir du 1er janvier 2014.

A l'heure du déclenchement du "shutdown", qui n'affecte pas les administrations locales des cinquante Etats américains, la Chambre débattait toujours d'une quatrième version de son budget, avec un vote prévu, mais sans espoir de dénouement immédiat. Le Sénat, quant à lui, s'est ajourné jusqu'à mardi après-midi (15h30 en Suisse).

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