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L'Allemagne appelée à abolir les castrations physiques

Le Comité contre la torture du Conseil de l'Europe a appelé mercredi l'Allemagne à abolir les castrations physiques de délinquants sexuels.

22 févr. 2012, 12:17
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Il estime que cette "intervention mutilante et irréversible" n'est pas une "nécessité médicale".

En Allemagne, la castration physique (orchidectomie: ablation des testicules) de délinquants sexuels est prévue par une loi du 15 août 1969. Les intéressés doivent être âgés de plus de 25 ans, avoir fait l'objet d'une expertise et être volontaires, rappelle le Comité pour la prévention de la torture (CPT) dans un rapport rendu public mercredi à Strasbourg, après une visite dans le pays fin 2010.

Cette pratique est rare, souligne le CPT, avec moins de 50 cas ces dix dernières années, selon des statistiques officieuses. Hormis l'Allemagne, seule la République tchèque autorise la castration physique volontaire des condamnés pour crime sexuel.

Malgré ces garde-fous, le CPT "doit exprimer son objection fondamentale à l'usage de la castration chirurgicale comme moyen de traitement des délinquants sexuels" et appelle "les autorités compétentes à cesser (cette pratique) dans tous les Etats régionaux (Länder) allemands".

Faible taux de récidive

La castration chirurgicale, qui "a des effets physiques irréversibles", n'est "pas conforme aux standards internationaux reconnus", estime le CPT. De plus, "il n'y a aucune garantie que le résultat recherché est durable".

Le Comité doute aussi que le délinquant soit "vraiment libre et informé" dans son consentement, estimant qu'il pourrait accepter "en croyant que c'est la seule option disponible pour éviter la détention indéfinie". Enfin, cette pratique "pourrait facilement être considérée comme un traitement dégradant", juge le CPT.

Dans sa réponse, l'Allemagne a notamment mis en avant le faible taux de récidive chez les condamnés ayant accepté la castration: sur 104 personnes opérées entre 1970 et 1980, seules 3% ont récidivé, contre 46% du groupe de 53 condamnés ayant refusé ou n'ayant pas eu l'avis favorable des experts.

Berlin a toutefois consenti à "étudier si le thème doit être abordé, en relation avec un débat multidisciplinaire et sur un point de vue éthique, notamment à travers le Conseil allemand de l'éthique".

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