L'Egypte a rendu hommage jeudi à Boutros Boutros-Ghali, décédé mardi à 93 ans après avoir été le premier Africain à occuper le poste prestigieux de secrétaire général de l'ONU. La cérémonie a été retransmise par la télévision publique.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a assisté aux obsèques aux côtés du cheikh Ahmed Al-Tayeb, grand imam d'Al-Azhar - prestigieuse institution de l'islam sunnite - et du pape copte Tawadros II. La cérémonie s'est tenue dans l'enceinte de la mosquée du Maréchal Tantaoui, dans la périphérie de la capitale.
Boutros Boutros-Ghali, décédé mardi dans un hôpital du Caire, était issu d'une grande famille de la minorité chrétienne copte d'Egypte, marié à une juive d'une famille réputée d'Alexandrie (nord).
Plus tard dans l'après-midi, son cercueil recouvert d'un drapeau égyptien a été conduit à la cathédrale copte-orthodoxe du Caire, pour une cérémonie présidée par le pape Tawadros II. Ce dernier a salué "un homme fidèle à la nation" ayant "toujours engendré la paix à tous les postes qu'il a occupés".
Plusieurs personnalités politiques, des diplomates européens et africains avaient fait le déplacement, notamment l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa ou Irina Bokova, la directrice générale de l'Unesco.
Brillant intellectuel
M. Boutros-Ghali, grand connaisseur des relations internationales, avait présidé l'ONU de 1992 à 1996. Elu dans l'euphorie de la fin de la Guerre froide et de l'après guerre du Golfe, il avait fait face à de sérieuses crises, avec des conflits en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Moyen-Orient et le génocide au Rwanda.
Fin 1996, il avait dû quitter la tête de l'organisation internationale après le combat mené par les Etats-Unis contre sa réélection. Brillant intellectuel francophone et francophile, il est ensuite devenu le premier secrétaire général de la Francophonie, de 1997 à 2002.