L'ex-ministre Rachida Dati condamnée pour diffamation

Rachida Dati avait traité l'écrivain Marek Halter et son épouse Clara, de menteurs. L'ancienne ministre française de la Justice a été condamnée hier par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation à Paris.

23 nov. 2011, 06:20
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L'ancienne ministre française de la Justice, Rachida Dati, a été condamnée mardi par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 2000 euros avec sursis. Elle était jugée pour avoir diffamé l'écrivain Marek Halter et son épouse Clara Halter, qu'elle avait traité de menteurs.

Rachida Dati, eurodéputée et maire UMP (droite) du VIIe arrondissement de Paris, devra également verser au couple 4000 euros de dommages et intérêts, ainsi que 3000 euros de frais de justice.

Il est exceptionnel qu'un ancien ministre de la Justice soit sanctionné pour diffamation. Plusieurs avocats de presse reconnaissent n'avoir «aucun souvenir» d'un précédent. «On fait appel», a fait savoir le conseil de l'élue, Olivier Metzner.

Le débordement de trop

«Mme Dati est une habituée des débordements verbaux. C'était le débordement de trop», a réagi l'avocat des époux Halter, Me Richard Malka. Selon l'accusation, Rachida Dati est partie en croisade contre le le Mur pour la Paix, un monument créé par Clara Halter et l'architecte Jean-Michel Wilmotte et inauguré en mars 2000 sur le Champ-de-Mars de Paris.

Il compte douze panneaux de verre sur lesquels est inscrit le mot «Paix» en 32 langues et s'inspire du Mur des lamentations de Jérusalem: les visiteurs peuvent laisser un message dans les fentes prévues à cet effet.

Dans une pétition figurant depuis le 30 mars sur le site de sa mairie, Rachida Dati invitait ses administrés «à se mobiliser pour obtenir le démontage immédiat du Mur pour la Paix», qui «obstrue la perspective classée de l'Ecole militaire à la Tour Eiffel, en violation de la loi».

Reconquérir Paris

Rachida Dati allait même plus loin, se disant «choquée par les méthodes et les déclarations mensongères de M. et Mme Halter en vue d'obtenir la pérennisation de leur création sur le Champ-de-Mars (...), occultant systématiquement le caractère illégal de ce mur».

Rachida Dati, fille d'immigrés originaires du Maroc et d'Algérie, âgée de 45 ans, ne fait pas mystère de ses ambitions pour reconquérir Paris, géré depuis 2001 par la gauche, mais elle s'est récemment heurtée au premier ministre François Fillon, qui ambitionne aussi le fauteuil de maire de la capitale.