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La Chine et le Japon sont prêts à renouer leur dialogue

En marge du Forum de coopération économique de l'Asie-Pacifique (APEC) qui débute lundi à Pékin, les ministres des Affaires étrangères de la Chine et du Japon ont convenu de renouer avec le dialogue.

08 nov. 2014, 15:40
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a qualifié cet accord "d'avancée majeure" lors de son entretien samedi avec son homologue japonais Fumio Kishida.

Les rivaux asiatiques Chine et Japon renouent leur dialogue. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont eu samedi à Pékin leurs premiers entretiens en deux ans, en marge de la préparation au sommet du Forum de coopération économique de l'Asie-Pacifique (APEC) qui débute lundi.

Aucune rencontre de ce niveau n'avait eu lieu depuis septembre 2012. Les relations entre Tokyo et Pékin s'étaient ensuite envenimées à propos de leur souveraineté revendiquée sur un petit archipel en mer de Chine orientale, administré par le Japon mais revendiqué par la Chine.

Vendredi, les deux pays ont publié deux communiqués distincts mais similaires, annonçant "s'être mis d'accord pour reprendre progressivement le dialogue politique, diplomatique et dans le domaine de la sécurité".

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a qualifié cet accord "d'avancée majeure" lors de son entretien samedi avec son homologue japonais Fumio Kishida, selon l'agence Chine nouvelle.

Ce dernier a jugé que ces entretiens "ont créé un élan important pour changer de vitesse et remettre les relations entre la Chine et le Japon sur les rails", selon ses propos diffusés sur la chaîne japonaise NHK.

Pas encore de réunion au sommet

Le chef de la diplomatie japonaise a souligné l'importance d'une rencontre entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Shinzo Abe. Les deux dirigeants n'ont encore jamais eu d'entretien particulier depuis leur arrivée au pouvoir, respectivement fin 2012 et début 2013, a rappelé l'agence japonaise Kyoto.

L'accord de vendredi est généralement perçu comme devant permettre un tel sommet, en marge de celui de l'APEC, qui commence lundi à Pékin. Mais aucune confirmation officielle d'une telle rencontre, très attendue, n'a encore été annoncée.

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est félicité de la rencontre: "Toute avancée que les deux pays peuvent faire pour améliorer les relations et réduire les tensions est utile, non seulement pour eux, mais pour la région", a-t-il dit samedi devant la presse à Pékin.

Contentieux territorial

Tokyo, qui se refusait jusqu'à présent à reconnaître l'existence d'un conflit de souveraineté, a pris acte des "différends" sur les îles disputées et dit, avec Pékin dans le communiqué, vouloir "éviter tout incident et dégradation de la situation par la mise en place de mécanismes de dialogue et de consultation en cas de crise".

Accompagné de gesticulations militaires autour du petit archipel, le contentieux territorial a été aggravé par les visites de responsables nippons à un sanctuaire où sont honorés les militaires tués au combat, dont des criminels de guerre du dernier conflit mondial.

Vues différentes

Selon le communiqué chinois, les deux parties "reconnaissent que des positions différentes existent entre elles au sujet des tensions" sur les Diaoyu/Senkaku. Le texte japonais souligne lui que Tokyo et Pékin "reconnaissent qu'ils ont des vues différentes quant à l'apparition de situations tendues". La presse officielle chinoise a perçu la reconnaissance d'un différend comme une reculade japonaise.

Le quotidien "Global Times" a ainsi estimé samedi dans un éditorial que "maintenant que le Japon a accepté de s'asseoir avec la Chine pour discuter de la gestion de la crise, cela équivaut à admettre que la querelle sur la souveraineté des îles Diaoyu constitue une réalité nouvelle".

"Que Abe se soit évertué à rencontrer les dirigeants chinois, cela montre qu'il ne peut plus se permettre ses agissements intempestifs", commente encore le journal.

Position japonaise maintenue

Mais au Japon, le "Yomiuri Shimbun", plus influent quotidien, arguait que la référence aux "vues différentes" dans le communiqué japonais "n'entamait pas la position du Japon selon laquelle il n'y a pas de contentieux territorial".

Et de citer un responsable non identifié de la diplomatie japonaise selon qui "le Japon n'a fait aucune concession sur (la question) territoriale".

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