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La coalition d'Angela Merkel reste divisée sur les migrants

Les discussions au sein de la coalition au pouvoir en Allemagne sur la question des migrants ont échoué dimanche. Elles reprendront jeudi, alors que le pays fait face à un afflux record de réfugiés depuis l'été. Pendant ce temps, de nouveaux naufrages continuent d'endeuiller la Méditerranée.

01 nov. 2015, 22:04
Un camp pour réfugiés à Passau. Les discussions sur la crise migratoire reprennent jeudi en Allemagne.

Deux séances de pourparlers ont réuni durant le week-end les leaders des partis de la coalition: CDU de Merkel, SPD sociaux-démocrates et CSU bavaroise. Les débats ont achoppé notamment sur la question des zone de transit, a expliqué le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert.

Mme Merkel avait convoqué en urgence ces discussions dimanche après que son allié bavarois Horst Seehofer (CSU) eut menacé de porter plainte devant la justice allemande si Berlin ne limitait pas l'arrivée des migrants. Les conservateurs avaient proposé de créer des postes le long des frontières allemandes, comme dans les aéroports, permettant un examen accéléré des dossiers.

Le ton n'a cessé de monter ces dernières semaines au sein du camp conservateur, la CSU reprochant à Mme Merkel d'avoir ouvert trop grand les portes du pays aux migrants depuis la fin de l'été. L'Allemagne s'attend à recevoir entre 800'000 et un million de demandes d'asile en 2015.

Nouvelles agressions
La Bavière, Etat riche et très conservateur du sud de l'Allemagne, est en première ligne depuis plusieurs mois pour accueillir les nouveaux arrivants. Ces derniers affluent à sa frontière avec l'Autriche.

Ces arrivées en nombre alimentent un sentiment de rejet de l'immigration au sein d'une partie de l'opinion allemande. La cote de popularité de la CDU en a souffert, revenant à son plus bas niveau en plus de trois ans.

L'Allemagne est également le théâtre d'une série d'agressions et d'attaques visant des réfugiés et des centres d'accueil. Vendredi soir, à Dresde, un hôtel et un centre d'hébergement en préfabriqué ont ainsi été la cible d'incendies volontaires.

Naufrage à 20 mètres de l'île
Les migrants continuent pendant ce temps de tenter le passage de la Turquie vers les îles grecques, souvent dans des embarcations de fortune et au péril de leur vie. Dimanche, au moins quinze personnes ont péri dans deux nouveaux naufrages survenus en Egée, au large des îles de Samos et de Farmakonissi, selon un nouveau bilan des gardes-côtes.

Le premier naufrage a eu lieu à seulement 20 mètres de la côte Galazio de Samos, quand une embarcation de six mètres de long a chaviré. Dix migrants, dont quatre nourrissons et deux enfants, ont été découverts noyés dans la cabine du bateau où ils étaient enfermés.

Le corps d'une jeune fille a été découvert à la côte. Quinze personnes ont survécu au naufrage, selon les gardes-côtes. Au moins deux migrants restent portés disparus.

Par ailleurs, deux corps ont été repêchés dimanche matin par un bateau de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes, et des patrouilleurs grecs, qui naviguaient au large de l'îlot de Farmakonnisi. Dans la soirée, deux nouveaux corps ont été repêchés, ont indiqué les autorités, mais sept migrants sont encore portés disparus dans la zone.

Ces nouveaux drames viennent de s'ajouter à une dizaine de naufrages qui ont eu lieu depuis lundi au large des îles grecques de Lesbos, de Kalymnos et de Rhodes, situés dans cette mer séparant la Grèce de la Turquie. Ils ont fait une soixantaine de morts au total, dont plus de 28 enfants.

Anticiper la fermeture des frontières
Avec la venue du mauvais temps et la ruée des exilés pour tenter d'anticiper la fermeture des frontières européennes, le bilan des victimes retrouvées dans les eaux grecques de l'Égée s'établissait à plus de 80 morts pour le seul mois d'octobre, selon un décompte établi par l'AFP.

Depuis le début de l'année, les arrivées par la mer en Grèce ont atteint le chiffre de 580'125 selon des chiffres révisés du Haut Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR), sur un total de 723'221 arrivés en Méditerranée. En Italie, le décompte était de 140'200.

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