Tanguy Berthemet
Oumar est allongé, les paumes vers le ciel. Il prie les gros nuages de lâcher quelques gouttes sur la terre sèche. A Kaduna, au nord du Nigeria, les orages ne sont pas assez courants pour que l'on s'en plaigne. Au contraire, c'est une bénédiction.
La première est arrivée un peu plus tôt, mardi, quand Oumar et toute la foule ont célébré la victoire annoncée à la présidentielle de leur candidat, Muhammadu Buhari. Les résultats n'étaient pas encore officiels. Le décompte était lent, bien trop lent. Mais quand le retard du président sortant est devenu irrécupérable, les millions de supporteurs de Buhari ont frémi. Il a suffi que le porte-parole du candidat annonce sa victoire pour que les cris montent.
En un instant, comme si toutes les portes closes depuis des jours avaient été ouvertes en même temps, des jeunes sont sortis. Les rues mortes et vides quelques heures...