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La France lance ses soldats vers le nord

Deux colonnes de soldats français ont progressé dimanche vers le nord du Mali, occupé par des combattants islamistes. Plusieurs pays ont répondu à l'appel lancé la veille par Paris et les dirigeants ouest-africains à une aide internationale accrue. L'objectif est «la reconquête totale» du pays, a précisé Paris.

20 janv. 2013, 18:43
Un Malien souhaite la bienvenue aux soldats français lors de leur entrée dans la ville de Niono, à 400 km au Nord de la capitale Bamako.

«Le déploiement vers le Nord des forces de l'opération Serval, entamé il y a 24 heures, est en cours vers les villes de Niono et de Sévaré, où elles sont arrivées», a déclaré Emmanuel Dosseur, porte-parole militaire français à Bamako.

De nouveaux pays ont répondu dimanche aux demandes d'aide logistique et financière de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour le déploiement de la Misma  (Mission internationale de soutien au Mali).

Berlin, qui a déjà annoncé l'envoi de deux avions de transport, a promis une aide financière supplémentaire aux pays africains. Et  Paris a révélé que la Russie avait proposé à la France d'acheminer des troupes ou matériels français tandis que le Canada prendrait en charge une partie du transport de la force africaine au Mali.

La Misma se déploie
Pour leur part, les Etats membres de la Cédéao ont été appelés à fournir «sans plus tarder» les troupes promises à la force qui a reçu mandat de l'ONU pour aider le Mali à reprendre le contrôle de sa partie nord.
Quelque 2000 membres de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier. Quelque 150 soldats sont déjà arrivés à Bamako.

Niono et Sévaré
Sur le terrain, les militaires français intensifient leur intervention et se déploient à Niono et Sévaré aux côtés d'une armée malienne sous-équipée.

Niono (350 km au nord-est de Bamako) se situe à 60 km au sud de Diabali, localité prise lundi par les islamistes. Selon Bamako, ces derniers l'ont abandonnée après des bombardements français.

Sévaré (630 km au nord-est de Bamako), qui dispose d'un aéroport, est une ville-clé pour mener des opérations vers l'extrême-nord du pays, et n'est qu'à 50 km de Konna, reprise jeudi aux jihadistes.

Konna était tombée entre leurs mains le 10 janvier, précipitant l'intervention de la France, qui redoutait une percée des groupes islamistes liés à Aqmi vers le sud et Bamako.

2000 soldats français
Deux mille soldats français sont déjà déployés au Mali, un nombre qui va atteindre 2500 militaires et peut-être davantage, selon Paris.

L'armée malienne a patrouillé samedi autour de Diabali, où la  situation «n'est pas très claire», selon un officier français, qui estime toutefois qu'«a priori les combattants rebelles ont quitté la  ville». Il souligne cependant leur «détermination à se battre et leur mobilité».

Le groupe islamiste Ansar Dine a lui affirmé avoir tué 60 soldats maliens et abattu deux hélicoptères français depuis le 10 janvier,  reconnaissant la perte de huit «moujahidine». Les autorités maliennes avaient fait état de la mort de onze soldats dans des combats autour de Konna, tandis que Paris avait annoncé la mort d'un pilote d'hélicoptère.

Repli vers Kidal?
Plusieurs sources font état d'un repli des islamistes du centre  du pays vers Kidal, difficile d'accès, dans l'extrême nord-est. Kidal avait été la première ville conquise en mars 2012 par les rebelles touareg et les groupes islamistes. Ces derniers avaient ensuite évincé leurs anciens alliés.

Les experts militaires estiment que la France et ses alliés africains doivent tirer parti de la semaine de bombardements pour aller de l'avant et empêcher les rebelles de se retirer dans le désert, où ils pourraient se réorganiser.

A Bamako, des représentants des communautés arabe et touareg ont eux dénoncé des exactions à leur encontre de la part de l'armée malienne après la libération de villes et de villages qui avaient été pris par les jihadistes. Exactions aussi signalées par l'organisation Human Rights Watch, qui évoque des «meurtres».

La Suisse négocie toujours
De son côté, la Suisse négocie toujours au Mali en dépit des opérations militaires en cours. Le secrétaire d'Etat Yves Rossier a  confirmé dans l'hebdomadaire alémanique «Sonntag» que Berne continuait d'appuyer les efforts de médiation.

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