Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La France regrette la venue de Tariq Ramadan à Paris pour un congrès

Les autorités françaises ont dit ce jeudi regretter la venue de l'islamologue suisse d'origine égyptienne Tariq Ramadan dans l'Hexagone pour un congrès début avril.

29 mars 2012, 19:20
tariq_ramadan_key

Paris a en outre interdit l'entrée en France de quatre prédicateurs musulmans invités à cette manifestation.

«Nous regrettons que l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) ait choisi d'inviter Tariq Ramadan, dont les positions  et les propos sont contraires à l'esprit républicain, ce qui ne rend  pas service aux musulmans de France», ont indiqué les ministres  français de l'Intérieur Claude Guéant et des Affaires étrangères  Alain Juppé.

L'intellectuel et islamologue Tariq Ramadan est le petit-fils de Hassan al-Banna, le fondateur de la confrérie des Frères musulmans.

«Alors que la France est frappée par des extrémistes qui  l'attaquent au nom d'idéologies ou de croyances dévoyées, il est  capital que ces libertés s'exercent dans le cadre de la loi et dans  le respect des valeurs fondamentales qui sont les nôtres», ont  précisé les deux ministres dans un communiqué diffusé jeudi.

Ramadan réagit

Le texte fait référence aux sept assassinats commis à Toulouse et  Montauban, dans le sud-ouest, par Mohamed Merah.

Tariq Ramadan a réagi jeudi dans un communiqué: «Ces décisions sont  plus symboliques que cohérentes et logiques», explique-t-il. Il  fustige «l'amalgame» fait en France entre «des savants musulmans de  renommée mondiale» et les «dérives extrémistes de groupuscules que ces derniers (les savants musulmans) ont eux-même condamnées».

La prise de position du gouvernement français «entretient le populisme», poursuit-il. Avant d'affirmer: «Il ne fait plus bon être musulman, ou accessoirement un Arabe 'apparemment musulman'». Il  parle également de «surenchère» à l'approche des élections.

Sous l'éteignoir

Si la présence du ressortissant suisse n'a pas été formellement  proscrite, le gouvernement français a refusé ou retiré la  possibilité de venir en France à l'ancien grand mufti de Jérusalem  Akrima Sabri, au saoudien Ayed Bin Abdallah Al Qarni, à l'imam  égyptien Safwat Al Hijazi et à l'imam saoudien Abdallah Basfar.

Leurs positions et propos «dans le contexte actuel, représentent  un fort risque de troubles à l'ordre public», précise le communiqué.

Selon une source gouvernementale française, Paris accuse par  exemple l'ancien mufti de Jérusalem d'avoir dit que «des centaines  de femmes sont prêtes à se sacrifier ou à sacrifier leurs propres  enfants» pour la cause palestinienne.

Deux autres personnalités, le prédicateur égyptien Mahmoud Al  Masri et le célèbre prédicateur qatari d'origine égyptienne Youssef  Al-Qaradaoui, déclaré indésirable en France par le président Nicolas  Sarkozy, ont quant à elles «renoncé à venir» au congrès de l'UOIF  prévu du 6 au 9 avril en banlieue parisienne.

Mise à l'index

Dans un communiqué publié jeudi, l'UOIF déplore la décision du  gouvernement français qui «blesse profondément la communauté  musulmane car elle renforce l'amalgame dans l'opinion publique».

«L'interdiction de la venue de ces personnalités hautement  respectées par les musulmans du monde entier risque d'approfondir le  sentiment des musulmans de France d'être mis à l'index et traités à  travers les préjugés», s'inquiète encore l'UOIF.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias