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La nouvelle Constitution a été plébiscitée à 84,9%, affirme Damas

Les autorités syriennes se sont félicitées lundi des résultats du référendum sur la nouvelle Constitution, approuvée selon elles par près de 90% des votants. Devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, la France a le même jour réclamé une saisine de la justice internationale pour sanctionner la répression menée par Damas.

27 févr. 2012, 19:05
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Plus de 57% des électeurs se sont rendus dimanche aux urnes pour se prononcer sur la Constitution qui a été approuvée par 89,4% des votants, selon les chiffres officiels dévoilés lundi.

«Il y a eu une grande affluence en dépit des menaces proférées (...) par les groupes terroristes armés et malgré les campagnes d'incitation (au boycottage) (...) pour empêcher les citoyens d'exercer leur droit et nuire à cette opération démocratique qui s'est déroulée en toute liberté et transparence», a affirmé le ministre de l'Intérieur, Mohammed Ibrahim al-Chaar.

Les militants pro-démocratie avaient affirmé que de nombreux  bureaux de vote n'avaient pas ouvert, notamment dans les villes où des rebelles armés affrontent les soldats réguliers.

La nouvelle Constitution abolit la suprématie du parti Baas au pouvoir depuis un demi-siècle mais maintient de larges prérogatives pour le chef de l'Etat. La modification de la loi fondamentale fait partie des réformes promises par le régime qui, refusant d'admettre l'ampleur de la contestation, se targue de l'appui de son peuple pour venir à bout de la révolte.

«Nous ne pouvons rester silencieux»

Au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, la France a réclamé une saisine de la justice internationale pour sanctionner Damas, qui n'est toutefois «pas un Etat partie» de la Convention de Rome qui établit la Cour pénale internationale. La répression de la contestation aurait fait plus de 7600 morts en onzr mois, selon  l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

«Aucun d'entre nous ne pourra dire qu'il ne savait pas. Aucun d'entre nous ne pourra ignorer ses responsabilités», a lancé le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé.

De son côté, le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter a lui condamné «avec la plus grande fermeté» les violations des droits de l'homme en Syrie. II a demandé aux autorités syriennes «de  permettre aux acteurs humanitaires d'accéder aux populations affectées et de travailler sans entraves».

Le CICR entre dans Hama

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les diplomates espéraient toujours, après plusieurs jours de  négociations, pouvoir évacuer des blessés de Homs (centre), dont la  journaliste française Edith Bouvier et le photographe Britannique Paul Conroy, ainsi que les dépouilles de leurs deux collègues tués mercredi.

Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que «l'amorce d'une solution» était en train de s'esquisser, tout en précisant que la situation à Homs était «extrêmement complexe» et «tendue».

Le CICR est par ailleurs entré dans la ville rebelle de Hama, à laquelle il n'avait plus eu accès depuis le 17 janvier, et a distribué de l'aide à 12'000 personnes, a déclaré un porte-parole de l'organisation humanitaire.

Des propos «inacceptables»

Lors d'une visite officielle en Norvège, le premier ministre qatari a par ailleurs estimé que la communauté internationale devait  faire «tout ce qui est nécessaire pour les aider (les opposants), y compris leur fournir des armes pour qu'ils puissent se défendre».

Le gouvernement saoudien a lui stigmatisé sans les nommer l'attitude «défaillante» des pays qui bloquent les efforts internationaux pour un règlement de la crise syrienne. La Chine et  la Russie ont bloqué à deux reprises une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression.

Ces deux pays, alliés de Damas, sont de nouveau montés au créneau lundi. La Chine a qualifié d'«inacceptables» les propos de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a appelé à pousser Pékin et Moscou à «changer de position» sur la Syrie, tandis que le premier ministre russe Vladimir Poutine dénonçait l'attitude «cynique» de l'Occident.

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