Le Japon a placé dimanche en orbite un nouveau satellite radar espion afin de compléter la surveillance et la défense de son territoire face notamment à la menace permanente de la Corée du Nord. La fusée qui l'a lancé emportait également un satellite optique expérimental.
Ces deux engins de "collecte d'informations" auront aussi pour autre fonction d'observer les conséquences des catastrophes naturelles dans l'archipel, selon l'agence d'exploration spatiale nippone (Jaxa).
Grâce à ce nouveau satellite radar, le Japon complète, avec une décennie de retard sur le projet initial, le système qu'il avait imaginé à la fin des années 90 après des essais de missiles effectués par la Corée du Nord en 1998. Le dispositif japonais de surveillance satellitaire est censé permettre d'observer au moins une fois par jour chaque zone terrestre.
Menace nord-coréenne
L'envoi dans l'espace d'un nouvel engin espion était prévu depuis des semaines, mais il intervient juste au moment où la Corée du Nord a annoncé son intention de procéder, à une date indéterminée, à un nouvel essai nucléaire en signe de défi aux Etats-Unis, son "ennemi juré".
Ces menaces sont une réponse aux sanctions élargies votées par le Conseil de sécurité de l'ONU en réaction au lancement le 12 décembre par Pyongyang d'une fusée, tir considéré par Washington et Tokyo comme un test déguisé de missile balistique. Une autre tentative de tir, ratée, avait eu lieu en avril 2012.
Le nouveau satellite radar japonais peut repérer au sol des objets d'un mètre de côté, de nuit ou à travers un plafond nuageux, à partir d'une altitude de plusieurs centaines de kilomètres. Il peut aussi servir à recueillir des données sur les dégâts produits par des catastrophes naturelles telles que les séismes, tsunamis et typhons.
L'engin optique est quant à lui capable de prendre des vues plus détaillées que les précédents modèles.
Le Japon a déjà mis en orbite plusieurs satellites espions équipés de caméras, et d'autres de radars, mais actuellement seuls quatre sont opérationnels, dont un à radar. Les deux autres engins de ce type lancés précédemment sont tombés en panne.