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Le juge suisse rouvre un dossier controversé

Le magistrat genevois Laurent Kasper-Ansermet dont la nomination au tribunal international chargé de juger les responsables khmers rouges est bloquée par Phnom Penh a malgré tout unilatéralement ordonné aujourd'hui la réouverture d'un des dossiers. Il a expliqué agir «dans l'intérêt public».

09 févr. 2012, 16:29
khmer

«Il est dans l'intérêt public que les investigations judiciaires reprennent sans plus tarder pour mener une enquête complète,  justifiée par la gravité des accusations», a déclaré le juge Ansermet dans un communiqué.

Le Genevois a assuré qu'il n'avait pas besoin du soutien de son co-juge d'instruction cambodgien You Bunleng pour rouvrir l'affaire dite numéro trois. Celle-ci concerne deux anciens cadres du régime khmer rouge qui a fait quelque 2 millions de morts entre 1975 et 1979.

You Bunleng, qui avait été très critiqué après avoir annoncé l'an dernier la fin de l'enquête sans que les suspects aient été interrogés ni les lieux des crimes présumés visités, a indiqué que la décision du Suisse était «inappropriée» parce qu'il n'était pas légalement accrédité.

Dans l'impasse

Laurent Kasper-Ansermet a été désigné en remplacement de  l'Allemand Siegfried Blunk, qui avait claqué la porte en octobre en dénonçant les pressions du gouvernement cambodgien dans ce dossier, tout comme dans une autre affaire. Au total, cinq anciens Khmers rouges sont concernés et aucun d'entre eux n'a pour l'heure été  inculpé.

Le gouvernement cambodgien a cependant refusé la nomination du magistrat suisse. Les discussions avec l'ONU, qui parraine le tribunal, n'ont pas permis de sortir de l'impasse.

Phnom Penh dénonce les propos du magistrat genevois sur Twitter,  attirant l'attention sur la controverse autour des deux affaires. «Ma détermination d'instruire les dossiers 003 et 004 expliquerait- elle l'oppposition de certains à ma nomination officielle?», y a notamment écrit le juge Ansermet le 15 janvier.

Mais les observateurs estiment que ces justifications ne sont  qu'un prétexte pour empêcher que ces dossiers, que tout le monde s'attendait à voir classer avant l'arrivée de Kasper-Ansermet, n'aillent plus loin.

Douch, le seul condamné

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, lui même ex-cadre khmer rouge qui s'était finalement retourné contre le régime, est ouvertement opposé à la tenue d'autres procès après celui, en cours, des trois plus hauts responsables encore vivants du régime de Pol Pot.

Un seul accusé a été pour le moment jugé par ce tribunal: Kaing  Guek Eav, alias Douch, ex-chef de la prison de la capitale, condamné  la semaine dernière en appel à la prison à perpétuité.

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