"Mon premier et meilleur ami n'est plus. J'ai eu la chance incroyable de connaître, rire, débattre, voyager, jouer, tout faire et ne rien faire du tout avec un homme aussi bon et aussi génial. Voilà, mon père est mort hier soir", écrit le réalisateur en hommage à son père.
André Glucksmann est né à Boulogne-Billancourt le 19 juin 1937. "Le Monde" écrit qu'il faisait le lien entre deux générations d’intellectuels, celle des Sartre, Aron et Foucault et les "nouveaux philosophes" ayant formé un groupe en rupture avec le marxisme dans les années 1970.
L'homme a évolué dans un milieu juif d’Europe centrale et orientale. Il était le fils de parents nés en Palestine, à l'époque où celle-ci était sous mandat britannique.
Une mère dans la Résistance
Arrivé en Allemagne à partir de 33, la famille voit la montée du nazisme. En 1937, la famille Glucksmann arrive en France. Au début de la guerre, André est caché, son père meurt sur un bateau torpillé et sa mère entre dans la Résistance.
Après l'Ecole normale supérieure, il devient agrégé de philosophie en 1961. Il assiste l'intellectuel Raymond Aron à la Sorbonne. Communiste, André Glucksmann est classé parmi les "maos". Il voue un culte à la Révolution culturelle chinoise et au marxisme avant de dénoncer ces idéologies dans un livre "La Cuisinière et le Mangeur d'homme" en 1975.
La dernière partie de sa vie se partagera entre les salons littéraires, les plateaux de télévision et la machine à écrire pour dénoncer les dictatures, les guerres dans les pays communistes (Vietnam et ex-Yougoslavie...) et milite pour l'interventionisme en Lybie et plus récemment en Syrie ou contre Vladimir Poutine aux côtés des indépendantistes tchétchènes.
Un soutien à Nicolas Sarkozy
Il avait exprimé son soutien à Nicolas Sarkozy en 2007 avant de prendre ses distances devant la relation de proximité de l'ex-Président de la République française et son homologue russe.
Le style d'André Glucksmann était particulièrement apprécié par la presse française et en particulier la télévision: il apparaissait très souvent à la tribune pour exprimer sa colère. Il écrivait dans "Voltaire contre-attaque" son intérêt pour l'Europe et défendait le multi-culturalisme dans nos sociétés.