Le procès post-mortem pour fraude fiscale du juriste russe Sergueï Magnitski, dont le décès en prison a été à l'origine de tensions entre Moscou et Washington, a été de nouveau ajourné lundi. Sa famille a refusé de participer à une action "illégale" et "honteuse".
Le tribunal Tverskoï de Moscou a cependant maintenu son intention de tenir le procès. Il l'a renvoyé au 18 février, avec cette fois des avocats commis d'office, a indiqué le tribunal cité par l'agence Interfax.
Dans une lettre adressée au barreau de Moscou, la mère du juriste mort à 37 ans en prison, Natalia Magnitskaïa, a demandé aux avocats de ne pas participer à un procès "illégal" et "honteux".
Machination financière dénoncée
Sergueï Magnitski, avocat fiscaliste qui conseillait le fonds d'investissement occidental Hermitage Capital, avait été arrêté en 2008 pour fraude fiscale après avoir dénoncé une vaste machination financière de 5,4 milliards de roubles (160 millions de francs) ourdie, selon lui, par des responsables de la police et du fisc au détriment de son employeur ainsi que de l'Etat russe.
Sa mort en novembre 2009, après 11 mois de détention préventive dans une prison de Moscou, a suscité un accès de tension entre la Russie et les Etats-Unis.
Sanctions américaines
Les autorités américaines ont promulgué le 14 décembre une loi interdisant l'entrée aux Etats-Unis et prévoyant la saisie des biens de responsables russes impliqués dans la mort du juriste, ou dans d'autres violations des droits de l'homme.
La Russie a riposté via une loi approuvée à l'unanimité par le parlement russe, qui prévoit notamment de dresser une liste d'Américains et d'autres citoyens étrangers indésirables en Russie et interdit l'adoption d'enfants russes par des Américains.