Le régime syrien accepte l'accord de trêve russo-américain

Le régime syrien approuve la trêve qui doit entrer en vigueur lundi soir avec les rebelles. L'opposition est sceptique en raison des précédentes expériences.

10 sept. 2016, 17:08
L'accord de trêve russo-américain doit entrer en vigueur lundi entre régime et rebelles.

Le régime de Bachar al-Assad a approuvé samedi l'accord américano-russe destiné à raviver les négociations de paix en Syrie. L'opposition doute en revanche que ce texte permette de mettre fin aux combats, alors que les affrontements s'intensifient à Alep (nord).

"Le gouvernement syrien a approuvé l'accord russo-américain (...) dont l'un des objectifs est de parvenir à une solution politique à la crise en Syrie", a rapporté l'agence officielle Sana, citant des "sources informées". Selon elle, il "y aura une cessation des hostilités dans la ville d'Alep pour des raisons humanitaires".

L'accord a été conclu par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov à l'issue de dix heures de discussions à Genève. Il a été salué par la Turquie - qui a lancé fin août une offensive dans le nord de la Syrie contre le groupe Etat islamique (EI) et les Kurdes-, par la Grande-Bretagne, la France et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Scepticisme

De son côté, l'opposition syrienne ne cache pas son scepticisme. Les rebelles modérés de l'Armée syrienne libre (ASL) ont ainsi déclaré samedi qu'il y avait peu de chances que ce nouvel accord ait un véritable impact sur le cours du conflit.

Plusieurs responsables de mouvements membres de l'ASL ont rappelé que les derniers accords de ce genre n'ont pas été respectés. Ils ont accusé notamment Damas et Moscou d'avoir poursuivi les bombardements.

Le Haut comité syrien des négociations (HCN), créé fin 2015 en Arabie saoudite, a pour sa part indiqué qu'il ne réagirait qu'une fois que ses membres auront été consultés. Une de ses membres, Bassma Kodmani, a toutefois affirmé que l'application de cet accord dépendait avant tout de Moscou.

"Nous voulons que la Russie persuade le régime d'appliquer l'accord. Nous ne nous attendons pas à ce que le régime le fasse de plein gré", a-t-elle indiqué à l'AFP.

Poursuite des combats

L'accord prévoit l'instauration d'une trêve dans tout le pays, lundi au coucher du soleil, une amélioration des conditions de travail des organisations humanitaires et l'élaboration d'un plan ciblant les groupes islamistes.

Quelques heures après l'annonce de la conclusion de l'accord, l'armée syrienne attaquait toutefois des positions rebelles à Alep, dans l'espoir de gagner le maximum de terrain possible avant l'entrée en vigueur de la trêve. Cette opération se heurte toutefois à la résistance des rebelles qui ont dit prévoir une contre-offensive.

Des bombardements ont également été signalés à Idleb (nord-ouest). Des avions présentés comme russes ont visé un marché et d'autres quartiers de la ville, faisant au moins 24 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).