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Les 53'000 employés nord-coréens du site industriel de Kaesong ne se sont pas présentés

L'existence du site industriel intercoréen de Kaesong est menacée. Après avoir bloqué son accès aux Sud coréens et aux livraisons, Pyongyang a interdit à ses employés de se rendre sur le site ce mardi matin.

09 avr. 2013, 07:12
La Corée du Sud est prête à évacuer ses ressortissants du parc industriel de Kaesong qu'elle exploite conjointement avec son voisin du Nord en cas d'aggravation des tensions sur la péninsule.

Péninsule coréenne - Les employés nord-coréens absents du complexe de Kaesong
 
 

(ats rtf afp) Les employés nord-coréens de la zone d'activité économique de Kaesong gérée conjointement avec la Corée du Sud ne se sont pas présentés à leur travail mardi matin. Leur absence a provoqué une fermeture de fait du complexe industriel pour la première fois depuis sa création en 2004.

Les autorités nord-coréennes ont annoncé lundi qu'elles avaient l'intention de suspendre pour une durée indéterminée les activités dans cette zone. Cette décision intervient alors que la péninsule coréenne connaît l'une de ses crises les plus graves depuis la fin de la guerre en 1953.

"Jusqu'à présent, aucun employé nord-coréen ne s'est présenté au travail ce matin", a indiqué une porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification. Des propos corroborés par plusieurs entreprises implantées sur ce site.

Déception

La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye s'est déclarée mardi "très déçue" et a estimé que la fermeture de ce parc ne ferait qu'entacher la crédibilité de la Corée du Nord comme partenaire économique. Le ministère de l'Unification s'est engagé à "garantir la sécurité de ses citoyens et la protection de sa propriété".

Washington, qui a décidé de jouer l'apaisement en renonçant à un tir d'essai de missile balistique intercontinental prévu cette semaine en Californie, a de son côté jugé la mesure "regrettable". "Cela ne va pas aider (la Corée du Nord) à atteindre son objectif affiché d'améliorer l'économie et la vie de sa population", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Patrick Ventrell.

Bloqué depuis mercredi

Souvent présenté comme une expérience modèle de rapprochement intercoréen, cette "région administrative spéciale de Corée du Nord" créée en 2004 est devenue une pièce stratégique. Ce complexe emploie quelque 53'000 Nord-Coréens et constitue une source majeure de revenus pour Pyongyang estimés à deux milliards de dollars par an.

Lundi, un haut dirigeant nord-coréen cité par l'agence officielle KCNA avait indiqué que le régime de Pyongyang déciderait ultérieurement s'il souhaitait poursuivre l'exploitation de la zone industrielle.

Depuis mercredi, le Nord interdit l'accès de Kaesong au personnel sud-coréen et aux camions de livraison. Pour l'heure, treize des 123 entreprises sud-coréennes présentes sur le site ont interrompu leur production faute de matières premières.

Plus de 300 cadres sud-coréens ont quitté le complexe depuis le milieu de la semaine dernière, mais 475 y demeuraient lundi soir pour veiller au bon fonctionnement des activités, selon Séoul.

Déclarations contradictoires

 
Depuis mercredi dernier, le Nord interdit l'accès de Kaesong au personnel sud-coréen et aux camions de livraison. Pour le moment, 13 des 123 entreprises sud-coréennes présentes sur le site ont interrompu leur production.
 
A Séoul, des déclarations contradictoires se sont succédé dans la matinée sur la question de l'imminence d'un quatrième essai nucléaire nord-coréen, moins de deux mois après le troisième. "Il y a bien des signes" d'une activité inhabituelle autour du principal site d'essai nucléaire nord-coréen, a déclaré le ministre sud-coréen de l'Unification Ryoo Kihl-Jae.
 
Selon le quotidien "JoongAng Ilbo", des mouvements de même nature que ceux observés avant l'essai atomique du 12 février ont été détectés. "Nous surveillons de près la situation, qui ressemble énormément à ce que nous avons vu avant le troisième essai", a déclaré au quotidien un source officielle sud-coréenne source. Des déclarations officielles ont ensuite minimisé ces annonces.
 
Furieux du nouveau train de sanctions adopté par l'ONU après l'essai nucléaire de février et des manoeuvres militaires conjointes en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, Pyongyang a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses. Le régime communiste a notamment menacé d'effectuer des frappes, y compris nucléaires, sur des objectifs américains.
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