Péninsule coréenne - Les employés nord-coréens absents du complexe de Kaesong
(ats rtf afp) Les employés nord-coréens de la zone d'activité économique de Kaesong gérée conjointement avec la Corée du Sud ne se sont pas présentés à leur travail mardi matin. Leur absence a provoqué une fermeture de fait du complexe industriel pour la première fois depuis sa création en 2004.
Les autorités nord-coréennes ont annoncé lundi qu'elles avaient l'intention de suspendre pour une durée indéterminée les activités dans cette zone. Cette décision intervient alors que la péninsule coréenne connaît l'une de ses crises les plus graves depuis la fin de la guerre en 1953.
"Jusqu'à présent, aucun employé nord-coréen ne s'est présenté au travail ce matin", a indiqué une porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification. Des propos corroborés par plusieurs entreprises implantées sur ce site.
Déception
La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye s'est déclarée mardi "très déçue" et a estimé que la fermeture de ce parc ne ferait qu'entacher la crédibilité de la Corée du Nord comme partenaire économique. Le ministère de l'Unification s'est engagé à "garantir la sécurité de ses citoyens et la protection de sa propriété".
Washington, qui a décidé de jouer l'apaisement en renonçant à un tir d'essai de missile balistique intercontinental prévu cette semaine en Californie, a de son côté jugé la mesure "regrettable". "Cela ne va pas aider (la Corée du Nord) à atteindre son objectif affiché d'améliorer l'économie et la vie de sa population", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Patrick Ventrell.
Bloqué depuis mercredi
Souvent présenté comme une expérience modèle de rapprochement intercoréen, cette "région administrative spéciale de Corée du Nord" créée en 2004 est devenue une pièce stratégique. Ce complexe emploie quelque 53'000 Nord-Coréens et constitue une source majeure de revenus pour Pyongyang estimés à deux milliards de dollars par an.
Lundi, un haut dirigeant nord-coréen cité par l'agence officielle KCNA avait indiqué que le régime de Pyongyang déciderait ultérieurement s'il souhaitait poursuivre l'exploitation de la zone industrielle.
Depuis mercredi, le Nord interdit l'accès de Kaesong au personnel sud-coréen et aux camions de livraison. Pour l'heure, treize des 123 entreprises sud-coréennes présentes sur le site ont interrompu leur production faute de matières premières.
Plus de 300 cadres sud-coréens ont quitté le complexe depuis le milieu de la semaine dernière, mais 475 y demeuraient lundi soir pour veiller au bon fonctionnement des activités, selon Séoul.
Déclarations contradictoires