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Les Etats-Unis lancent une enquête de fond sur le Boeing 787

Après une semaine noire marquée par cinq incidents survenus à bord du nouveau Boeing 787, une enquête de fond va être lancée par l'Agence fédérale américaine de l'aviation.

11 janv. 2013, 18:51
Le Dreamliner, appareil qui comprend une part inédite de matériaux composites, est affecté par des problèmes techniques depuis son lancement.

L'agence de l'aviation civile américaine (FAA) a ouvert vendredi une enquête "approfondie" sur le Boeing 787 après une série d'incidents techniques. Les autorités comme le constructeur ont de leur côté réaffirmé leur confiance dans la sûreté de l'appareil.

"Nous sommes préoccupés par les récents incidents impliquant le Boeing 787. C'est pourquoi nous annonçons aujourd'hui une enquête approfondie", a déclaré le secrétaire américain aux Transport Ray LaHood lors d'une conférence de presse à Washington. "Cet avion est sûr", a-t-il toutefois assuré.

L'enquête va examiner "la conception, la fabrication et l'assemblage de l'avion", et ses "systèmes électriques y compris les batteries", ainsi que les problèmes mécaniques, a détaillé M. LaHood.

De son côté, Boeing a réaffirmé sa "confiance dans le design et les performances du 787". "C'est un avion sûr et économe", a assuré le constructeur aéronautique américain dans un communiqué. Le 787 est composé d'une part inédite de matériaux composites, notamment de fibres de carbone, qui le rendent plus léger et économe en carburant.

Problèmes depuis le lancement

Depuis son lancement, le programme a été marqué par des problèmes techniques à répétition et des retards. Le premier appareil a été livré en 2011 à la compagnie japonaise ANA trois ans et demi plus tard que prévu. "Tous les nouveaux avions commerciaux ont des problèmes" peu après leur lancement, a justifié le directeur de la branche d'aviation civile de Boeing, Ray Conner, lors de la conférence de presse.

Les récents problèmes découlent du fait que le 787 est "un produit avec des technologies avancées", a noté l'administrateur de la FAA Michael Huerta. "Nous voulons examiner ces problèmes pour nous assurer que les gens peuvent prendre cet avion en toute confiance". Pour l'instant, la seule compagnie américaine à utiliser des "Dreamliner" est United Airlines, qui en possède trois. 50 autres sont en service dans le monde.

Pour l'analyste Richard Aboulafia, de Teal Group, les autorités "prennent la bonne décision en ouvrant une enquête" car "la fréquence des incidents (du 787) est bien supérieure à la normale". Cela "reflète le niveau élevé de nouvelles technologies" de l'avion, mais aussi un système de fabrication "qui a peut-être été poussé trop loin trop vite", a ajouté ce spécialiste de l'aéronautique.

Au contraire, a assuré Ray Conner, de Boeing. "L'accélération de la production en cours se passe très bien, même mieux que prévu", a-t-il affirmé, assurant que le système de production de l'appareil, éclaté entre des dizaines de sous-traitants, n'était pas non plus en cause.

Le site d'analystes 247wallst.com était plus négatif, déplorant que le 787 "garde le droit de voler malgré des défauts et pannes dangereuses". Interrogée à ce sujet par l'AFP, la FAA a souligné avoir "examiné chaque incident impliquant le système électrique du 787 et n'avoir rien vu qui nécessite des mesures immédiates".

L'action de Boeing reculait fortement (-2,51% à 75,15 dollars à la mi-séance) à Wall Street, reflétant l'inquiétude de certains investisseurs face aux derniers incidents. Ceux-ci comprennent des fuites de carburant et d'huile, un problème de freins, un bris de glace dans le cockpit et un début d'incendie.

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