"Dimanche soir, à 20h55, un groupe d'une vingtaine de personnes avec des bâtons et des couteaux a remonté la rue en criant "Recep Tayyip Erdogan", raconte Oguz Kaan, le président du Parti républicain du peuple (CHP) de la province d'Istanbul. "Les jeunes de notre parti sont aussitôt rentrés dans le bâtiment pour se mettre à l'abri. Pendant cinq minutes, ils ont essayé d'enfoncer la porte et l'ont caillassée. Ils portaient des T-shirts de Kasimpasa sport." C'est le club de football du faubourg en contrebas, sur les rives de la Corne d'or, le fief du premier ministre.
Selon ce responsable de la principale force d'opposition, la préfecture a mis presque une heure pour dépêcher deux policiers au siège du CHP, installé dans le quartier central de Beyoglu. A deux cents mètres de là, depuis le début de l'après-midi, des escadrons antiémeute affrontaient des manifestants. Cette lenteur "n'est pas une surprise, car...