Une curieuse querelle sémantique a divisé toute la journée d’hier les Européens et opposé Angela Merkel à la plupart de ses partenaires européens. La chancelière ne veut pas retrouver dans les conclusions du sommet un constat qui correspond pourtant à la réalité: «La route des Balkans est fermée.» Pour l’Europe, «il ne peut s’agir de fermer quoi que ce soit», a-t-elle lancé au nom des grands principes, dès son arrivée. François Hollande, lui, l’a reconnu sans hésiter: «C’est effectivement le cas. Cette route est fermée.»
Mais l’UE a besoin de la Turquie, et Ahmet Davutoglu bouscule le jeu. Ruinant la chorégraphie d’un sommet qui devait s’achever à la mi-journée, Ankara a offert une nouvelle donne sur les réfugiés, en échange d’un redémarrage de la mécanique d’adhésion de la Turquie à l’Union. Tout s’est retrouvé d’un coup sur la table et l’accord, qui semblait ficelé dimanche, a été reporté tard...