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Malawi: le président Mutharika est mort

Le président malawite Bingu wa Mutharika, victime jeudi d'un arrêt cardiaque, est mort vendredi matin à l'âge de 78 ans, ont indiqué des sources hospitalière et politique.

06 avr. 2012, 15:02
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La police est très présente à Lilongwe, la capitale, alors que la succession à la tête du pays reste incertaine.

"Il est mort (...) après minuit, après deux heures (de tentatives) pour le ressusciter", a indiqué un responsable de l'hôpital de Lilongwe, sous couvert de l'anonymat. Le chef de l'Etat a été conduit d'urgence dans un hôpital de la capitale après avoir fait un malaise. Vendredi, il est décédé avant son arrivée aux services des urgences, ont ajouté ces sources.

La population du Malawi n'a pas été informée officiellement de son décès car les médias officiels sont restés parfaitement silencieux.

"Il est important que le gouvernement annonce la condition du président dès que possible afin que la Nation soit informée", a rapidement souligné Bakili Muluzi, l'ancien président du pays. Ce dernier a appelé au respect de l'ordre constitutionnel après la mort de son successeur, rappelant que la vice-présidente Joyce Banda doit automatiquement prendre le pouvoir.

"Je plaide pour un ordre constitutionnel, pour la paix et l'ordre. Les lois du Malawi sont très claires: le vice-président prend la succession" lorsque le président en exercice ne peut plus gouverner, a déclaré M. Muluzi lors d'une conférence de presse.

La Constitution malawie prévoit en effet que la tête de l'Etat devrait revenir au vice-président, mais cette transition risque d'être compliquée par l'expulsion du parti au pouvoir prononcée à l'encontre de Joyce Banda en 2010.

Mme Banda a depuis fondé son propre parti politique et est devenue l'une des critiques les plus sévères de M. Mutharika.

Règne contesté

Le défunt s'était targué d'avoir "éliminé la faim au Malawi" lors de son premier mandat, après une terrible famine en 2005. Son programme en faveur des agriculteurs locaux lui avait notamment valu une réélection facile, avec les deux tiers des voix.

Au cours des derniers mois de sa présidence, M. Mutharika, ancien économiste à la Banque mondiale, avait été accusé de despotisme et de mauvaise gestion économique. Il semblait également préparer sa succession au profit de son frère Peter Mutharika, ministre des affaires étrangères, qui le remplaçait en cas d'absence.

La police s'est massivement déployée dans les rues de Lilongwe vendredi et quinze militaires ont pris position autour de la résidence de Joyce Banda, ont par ailleurs indiqué des témoins.

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