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Mali: après la reconquête de Gao, les militaires français et maliens contrôlent les accès de Tombouctou

Les soldats français et maliens contrôlent les accès et l'aéroport de Tombouctou, dans le nord du Mali, depuis lundi.

28 janv. 2013, 08:26
Après la reconquête de Gao, les troupes françaises et malienne marchent sur Tombouctou.

A l'issue d'une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit de dimanche à lundi, des soldats français et maliens contrôlent les accès et l'aéroport de Tombouctou, dans le nord du Mali.

Un porte-parole de l'armée française a précisé que les forces françaises et africaines contrôlent désormais la "boucle du Niger" entre les deux bastions islamistes de Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako) et Gao (1200 km au nord-est de la capitale malienne).

Week-end agité

Les forces aériennes françaises ont procédé ce week-end à une vingtaine de frappes dans les régions de Gao et Tombouctou, a indiqué dimanche soir le ministère de la Défense. La maison du leader islamiste Iyad Ag Ghaly est toujours debout, a affirmé une source militaire française.

Ces frappes aériennes apportent un appui direct aux opérations menées actuellement. Dimanche, une colonne de soldats français et maliens se dirigeait vers la cité de Tombouctou, au lendemain de la reconquête de Gao, la plus grande ville du nord du Mali.

L'aviation française a aussi bombardé des positions islamistes dans leur fief de Kidal, à 1500 km de Bamako. Des sources font état depuis plusieurs jours d'un repli des combattants islamistes dans les montagnes de cette région, dans l'extrême nord-est malien.

Volonté de vengeance

Des "éléments précurseurs" de l'armée malienne ont pu s'infiltrer dimanche dans la périphérie de Tombouctou, selon un haut gradé de l'armée malienne, qui a requis l'anonymat. Cette source a souligné que la principale préoccupation était "la sécurisation des biens et des personnes".

"A Gao, des cas de pillages, et d'atteinte aux biens ont été constatés. Nous voulons éviter les mêmes scènes à Tombouctou et ailleurs", a-t-elle précisé.

La "libération" de Tombouctou enchante des réfugiés de la ville rencontrés samedi à Mopti au centre du pays. Certains évoquent une volonté de vengeance à l'égard des islamistes qui ont détruit des mausolées de saints musulmans et imposé une conception rigoriste de la charia (loi islamique).

Entre liesse, pillages et chantage

Le bastion islamiste de Gao, à 1200 km au nord-est de Bamako, est tombé samedi au cours d'une opération spectaculaire de l'armée française: des membres des forces spéciales bénéficiant d'un appui aérien se sont d'abord emparés de l'aéroport et d'un pont stratégique.

Des soldats tchadiens et nigériens sont venus ensuite par avion du Niger voisin, marquant de manière frappante l'entrée des troupes de la force africaine au Mali.

Les premiers témoignages recueillis après cette prise faisaient état d'une population en liesse mais aussi d'actes de pillage à Gao. Les communications téléphoniques fixes et portables sont coupées, et la zone n'est pas accessible à des observateurs indépendants.

Les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), qui ont commis de nombreuses exactions, voulaient samedi "négocier la libération" d'un otage français enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali. Le premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant "les logiques de chantage".

Lenteur dénoncée

A Addis-Abeba, le chef d'Etat béninois Thomas Boni Yayi, président sortant de l'Union Africaine (UA), a déploré devant ses pairs réunis en sommet la lenteur de l'organisation à agir pour "défendre" le Mali. Il a "salué" l'intervention française.

Paris a reçu dans la nuit de samedi à dimanche une nouvelle marque de soutien de la part des Etats-Unis, qui ont accepté à sa demande de ravitailler en vol les avions français engagés au Mali.

Lors d'un entretien téléphonique, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta et son homologue français Jean-Yves Le Drian ont en outre évoqué la possibilité pour les Etats-Unis de transporter des militaires de pays africains.

Côté africain, les chefs d'état-major de la région ont porté samedi à 7700 hommes les effectifs promis dans le cadre de la Misma, soit 2000 de plus que prévu. Liberia, Guinée-Bissau, Burundi, Guinée et Uganda doivent y être associés, mais on ignore si les problèmes de financement, de transport et d'équipement ont été résolus. Pour l'heure, environ 1900 soldats africains sont arrivés au Mali.

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