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Mariage gay en France: le débat devant l'Assemblée nationale

Le débat sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels quitte la rue pour prendre place à l'Assemblée nationale.

29 janv. 2013, 19:05
Les débats quittent la rue et s'installent à l'Assemblée nationale.

Les députés français ont entamé mardi un débat-marathon sur le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Les opposants au projet ont gagné la bataille de la rue en faisant défiler 3 fois plus de personnes que les pro-mariage homo, mais se font peu d'illusions sur leurs chances à l'Assemblée.

La majorité de gauche est solide sur ce dossier, ce qui n'empêchera pas l'opposition de mener une guérilla parlementaire en défendant plus de 5000 amendements pendant les deux semaines - week-ends compris - que durera le débat qui s'achèvera le 12 février par un vote solennel sur le texte.

La ministre de la Justice Christiane Taubira, dont la loi portera le nom une fois adoptée, a d'entrée de jeu apostrophé l'opposition qui conserve selon elle "le regard obtinément rivé vers le passé".

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est lui déclaré certain "qu'à la fin du débat une large majorité de parlementaires adoptera cette réforme pour plus d'égalité entre les hommes et les femmes". "Ce n'est pas l'institution du mariage que l'on va affaiblir, on va l'élargir et la renforcer", a-t-il soutenu.

Le PS organise ses troupes

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux, a organisé ses troupes pour éviter de voir les députés de gauche mis en minorité par l'opposition sur tel ou tel article.

Si "trois ou quatre" députés socialistes devraient selon lui manquer à l'appel, le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR) annonce un soutien "massif" de ses députés et l'ensemble du groupe écologiste soutient la réforme.

Afin de couper l'herbe sous le pied de l'opposition qui accuse la majorité d'avoir empêché un débat préalable, le gouvernement lui a décidé de n'utiliser ni la procédure dite "accélérée", qui permet de réduire le nombre de navettes entre l'Assemblée et le Sénat, ni le "temps programmé", par lequel il est possible de limiter les temps de parole dans l'hémicycle.

La droite veut un référendum

Mais Jean-Marc Ayrault a dit s'attendre à "des tentatives de l'opposition de durcir le débat". La droite, qui réclame l'abandon du projet de loi et un référendum, estime toutefois qu'elle ne fait que son devoir.

Le président du groupe UMP, Christian Jacob, a accusé le gouvernement et sa majorité de "tromper l'opinion avec certains sujets alors que les plans sociaux s'accumulent".

Une poignée de députés UMP devraient malgré tout voter le texte, de même que Jean-Christophe Lagarde, porte-parole du groupe UDI (centriste), et Jean-Louis Borloo, son président.

"La majorité du groupe votera contre", a souligné Christian Jacob, pour qui le fait que le gouvernement ait décidé de reporter l'examen de la procréation médicalement assistée (PMA), qui divise la majorité, montre qu'il y a double jeu.

Banderoles aux ponts

Quelques heures avant l'ouverture du débat à l'Assemblée, les opposants au mariage homosexuel avaient accroché des banderoles sur plusieurs ponts de Paris reprenant les slogans de la manifestation qui a mobilisé des centaines de milliers de personnes mi-janvier: "Un père et une mère, c'est élémentaire", "Tous nés d'un homme et d'une femme".

La discussion générale - une soixantaine d'orateurs doivent se succéder à la tribune - sur le projet de loi verra l'opposition défendre ses motions de procédure.

Les députés entreront dans le vif du sujet que vendredi ou samedi avec l'examen de l'article premier de ce texte, qui supprime l'exigence de la différence des sexes comme condition du droit au mariage.

Quelle que soit la durée des débats, les dés sont jetés. Au Sénat comme à l'Assemblée, la gauche est majoritaire.

Français contre l'adoption

Selon un sondage de l'Institut IFOP publié samedi, l'opinion française est majoritairement favorable au mariage homosexuel (à 63%). Mais très partagée sur l'adoption par des couples du même sexe (49 % pour, 51 % contre).

L'acceptation de cette promesse de campagne du président socialiste François Hollande alignerait la France sur l'Espagne, le Portugal, ou les Pays-Bas.

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